L'histoire :
Alexis Carret travaille pour la boutique de chocolat Perdreaux. Son sérieux est remarquable : il arrive avant les autres employés et ne compte jamais ses heures. Il est de plus extrêmement créatif et ses œufs et lapins de Pâques ont fait les beaux jour du magasin. Aujourd'hui, l'équipe travaille sur un nouveau projet original : des masques africains en chocolat ! Avec l'aide de la stagiaire Manon, une jeune fille sourde mais pleine d'applications, ils créent un superbe masque, original et délicieux. Quand Alexis sort de la boutique, il voit toujours le même spectacle : le propriétaire reçoit les éloges des clients. Perdreaux ne mentionne jamais ses employés et tire la couverture à lui. De guerre lasse, Alexis rentre chez lui. Le travail l'épuise et il n'a que peu de reconnaissance pour tout ce qu'il fait. Mais il n'a pas à se plaindre : il vit de sa passion, le chocolat ! Il donne à manger au chat et ouvre son courrier. Il a reçu une invitation d'anniversaire de son amie Clementine. Malgache, Clementine est une très jolie fille, adorable et pleine de caractère. Au lycée, c'est même elle qui protégeait Alexis des autres qui se moquaient de lui. Il est fou de joie de la revoir. C'est peut être le bon moment pour lui déclarer ses sentiments. Quoi de mieux que de créer des chocolats qui seront à son image et qui prouveront qu'il tient à elle ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La saga Château Bordeaux à peine terminée, Eric Corbeyran se lance dans une nouvelle aventure « culinaire » avec une trilogie sur le chocolat ! L'idée peut paraître incongrue, mais l'image du chocolat est toute aussi forte que le vin, surtout si l'intrigue se passe en Belgique... Pour ce nouveau projet, Corbeyran s'associe avec la scénariste Bénédicte Gourdon (avec qui il avait déjà travaillé sur la série Le port de la lune). Cette alliance ressemblerait à celle du maître chocolatier avec son artisan. Alors, quel goût a cet album ? En première bouche, il est fin et léger. L'intrigue est simple et profondément réaliste puisqu'on suit le quotidien banal d'Alexis, son travail, ses amis, sa vie chez lui. Ce réalisme est d'autant plus crédible que le dessin de Denis Chetville est détaillé, notamment sur les rues de Bruxelles et les plans d'ensemble. Le tout a également un goût d'authenticité avec des réflexions sur le monde de l'entreprise, le business et les relations d'affaires mais aussi, bien entendu, les détails sur le chocolat et sa fabrication. Comme le cacao se mêle harmonieusement au sucre, les références et détails techniques sont parfaitement imbriqués à la narration. Un chocolat se doit aussi d'être doux et c'est aussi le cas de ce premier tome. À l'image de la personnalité d'Alexis, le récit est très humain avec des petites touches délicates de psychologie. Mais il faut également une petite dose d'amertume pour relever le tout. L'intrigue a ainsi un arrière-fond de polar bien senti avec une dose de suspense et d'actions intéressante. C'est plutôt sage et appliqué dans l'ensemble, mais ce premier tome reste fort appétissant pour une première.