L'histoire :
Walter appelle son beau-frère qui travaille dans les usines de chocolat. Il lui demande un petit service : oublier de fournir une commande de chocolat de couverture peu avant les fêtes. Paul est embêté car son patron risque de repérer cet « oubli ». Cependant, Walter insiste : il a besoin que cet artisan ne soit pas livré. Paul accepte et lui demande le nom de la personne concernée : il s'agit d'Alexis Carret. Walter a obtenu ce qu'il voulait et il peut désormais se rendre à la Réunion d'administration de l'entreprise d'Eddy Carret, le père d'Alexis. Le patron prend la parole pour faire le bilan : les affaires sont florissantes et le chocolat est l'un des rares produits alimentaires qui ne connaît pas la crise. Le groupe doit même envisager de passer de la quatrième place mondiale au troisième rang ! Il faut donc penser à une refonte de tout le fonctionnement. Cela passera par des négociations des tarifs en Côte d'Ivoire. Eddy et Walter s'y rendront en personne pour effectuer ces arrangements. Eddy rentre ensuite chez lui pour préparer ses valises et partir en Afrique. Sa femme vient lui parler d'Alexis. Leur fils a besoin d'encouragement, d'autant qu'il leur a envoyé une boîte de chocolat venant de son magasin. Eddy ne veut pas en entendre parler : Alexis a fait une grosse erreur en ouvrant son propre magasin. Pour lui, il n'y a aucun mérite à ouvrir une simple boutique de chocolat...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série en trois tomes sur le chocolat d'Eric Corbeyran continue. Les forces du tome précédents sont toujours au rendez-vous. Ainsi, on s'attache facilement aux personnages et notamment au sympathique Alexis, dont le visage ressemble un peu à celui de Largo Winch. Ce récit très réaliste tombe parfois dans le didactique avec des explications précises et scientifiques sur le goût ou les origines du chocolat. Cependant, ces petits cours s'intègrent bien au reste et font presque naturel. Ce qui est remarquable, en revanche, c'est d'arriver à maintenir l'intérêt sur une histoire aussi banale. Pas d'actions spectaculaires ni de rebondissements incroyables : ici, on se prend à aimer des moments simples, comme des conversations autour d'un repas, des considérations sur le business ou des affaires d'emploi. Corbeyran décale les ficelles d'un récit d'actions en les intégrant à une narration beaucoup plus réaliste. Et comme un délicat chocolat aux arômes subtils et fins, cela fonctionne ! Le réalisme de l'ensemble est renforcé grâce au dessin de Chetville. Fin et élégant, son trait ne manque pas de détails, notamment sur les décors superbes de précision. Cette série, c'est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Mais on sait qu'on va l'apprécier !