L'histoire :
Ce matin, comme tous les autres matins, Léonard tire son disciple d’un profond sommeil, avec toutefois un petit bémol par rapport au traditionnel porte-voix mugissant. En effet, d’une voix calme et posée, le génie annonce à Basile… qu’il peut retourner au lit. Il n’a plus besoin de ses services : à compter d’aujourd’hui, il lui a trouvé un remplaçant, plus compétent. Hein ? Quoi ? Nooon… il doit y avoir une erreur, ce n’est pas possible ! Et pourtant, Wilbur, disciple remplaçant et neveu du génie, est bel et bien là, toisant son prédécesseur du haut de son 228 de QI, arrogant et sûr de sa science. Et la science n’attend pas : sitôt en fonction, le nouveau disciple se met illico à une première invention lambda. Une équation diabolique plus tard, le voilà qui scie, ébarbe, fore, soude et peint, sans se blesser, se tacher ou même avoir recours au moindre sparadrap, le tout en un temps record de 12 minutes et 7 dixième. Mi-ra-cu-leux. Léonard jubile. Enfin jusqu’à un certain point, car il manque tout de même à ce remplaçant une qualité irremplaçable : la faculté d’encaisser les coups de tromblon sans broncher…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Evidemment, les fans s’attendent à ce que ce 37e opus de Léonard ressemble « banalement » aux précédents, c'est-à-dire un alignement de gags modelés sur le même sacro-saint moule humoristique. Dans l’ordre : un réveil en sursaut, une idée d’invention saugrenue, une réalisation chaotique, diverses blessures de Basile et une chute plus ou moins drolatique. Pourtant, cette fois-ci, Turk et de Groot ont une la malicieuse idée de brouiller les cartes d’entrée de jeu, en mettant en scène Léonard licenciant son disciple. Comment notre héros peut-il renvoyer aussi simplement son indispensable souffre-douleur, l’inapte, malléable et paresseux Basile ? Rassurez-vous, cette première historiette ne dure que 9 planches, et se conclut bien évidemment par le retour du disciple dans ses fonctions. La suite est dès lors conforme aux autres opus de la série, pour le meilleur et pour le pire. Au milieu de tergiversations plus ou moins étirées en longueur, le duo de choc invente cette fois : la machine qui transforme le plomb en or, le monorail à très haute vitesse, le détecteur de mensonges, l’engrais hyperpuissant, le jeu de mots, la police d’assurance pour les accidents du travail (aïe aïe aïe !), la machine à recycler les déchets et surtout, la frite ! Car oui, il aura fallu attendre 37 albums pour que ces deux auteurs belges suggèrent cette invention incontournable à leur héros ! Logiquement, l’idée sera d’ailleurs récupérée par deux touristes belges de passage, dont une caricature de Justine Hénin-Beaumont…