L'histoire :
Dans leur camionnette pourrie, les Blattes, groupe de rock métal électrique origine blues sauce heavy tendance hardcore groovy, reviennent de leur premier concert… Non ? Pas possible ?! Eh bien… non, effectivement. Car en pissant sur un pylône haute-tension, ce con de Jean-Louis a provoqué un court-circuit qui a plongé la région toute entière dans l’obscurité. Il faut dire, ça donne envie de pisser, la bière... Résultat : les trois rockers nazes déchargent une énième fois leur matos vers leur local de répet, une cave abandonnée. Ce faisant, un type boutonneux s’arrête en mobylette devant le terrain vague où ils stationnent. Il croit halluciner : il est leur plus grand fan ! Il s’impose dès lors dans le local et prend la mesure du spleen ambiant. Totalement enthousiaste, le groupie (comme ils l’appellent) leur propose alors de prendre leur carrière en main, de devenir leur manager ! Et ça ne tarde pas : ils ont immédiatement un plan béton pour jouer au Zénith !! Enfin… le Zénith est en fait un troquet minable, dans lequel l’intégralité des clients est profondément absorbée par le match de foot du soir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y avait déjà le rock alternatif, le rock progressif, le rock industriel… Le groupe de rock le plus looser de la création, j’ai nommé les Blattes, invente à présent le rock utopique ! Car comme pour le premier tome de cette série, notre trio de nullos passe toutes les planches de ce second opus à essayer de se produire en concert, en vain. Leur activité principale se limite donc, à moult reprise durant l’album, à trimbaler leur matos d’un endroit à un autre. Enfin, quand on ne leur a pas piqué ou anéanti ledit matos… Cette « frustration artistique » est le principe humoristique de la série, qui perdra certainement sa raison d’être, le jour où l’un de ces trois gros nazes réussira à émettre un quelconque son sur une quelconque scène. Leurs mésaventures empruntent « une sorte de » découpage en chapitres, comme s’il s’agissait de sketches indépendants, pouvant faire l’objet d’une prépublication dans un magazine lambda (comme le fait déjà Mo/CDM avec Cosmik Roger et Forbidden Zone, dans Fluide Glacial). Pourtant, ce découpage est cette fois moins marqué (ni titre, ni signature en bas) et les séquences s’enchaînent en une même unité temporelle linéaire. Les finalités de ces historiettes sont officiellement redondantes, mais les situations sont en revanche variées. Cette fois, les blattes côtoient un groupie insupportablement enflammé, un producteur véreux, un couloir de métro peu sûr, et un groupe catho très concurrentiel…