L'histoire :
Dans le village de Pontain-l’Écluse, les soldats allemands avertissent le maire qu’ils sont persuadés que l’accident qui a eu lieu dans le canal est un sabotage signé d’un ou plusieurs villageois. Surpris, le maire défend ses ouailles en expliquant à l’ennemi que l’éclusier en charge de l’entretien des drains a été mobilisé, puis tué à la bataille de Dunkerque, et que son prédécesseur est mort de vieillesse peu de temps auparavant. Pour lui, il s’agit donc d’un simple accident suite aux manques d’entretien. François, qui a entendu toute la conversation, se dépêche de rejoindre ses amis Lisa et Eusèbe et il les convoque dans leur local secret. À l’abri des oreilles qui traînent, François met ses amis au courant des derniers événements mais les rassure en même temps : il n’y a aucune chance que les nazis découvrent qu’ils sont à l’origine du sabotage. Ensuite, ils discutent sur ce qu’ils ont appris à la radio anglaise et notamment sur la première défaite des allemands face à l’Angleterre. Plus tard, en pleine nuit, les parents d’Eusèbe reçoivent une surprenante visite : un soldat français qui s’est échappé d’un camp de prisonnier situé à quinze kilomètres. Ce dernier cherche un endroit où se cacher avant de pouvoir se rendre en zone libre. Ne sachant pas vraiment comment l’aider, les parents d’Eusèbe en parlent au curé du village…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour la seconde partie de leur histoire en zone occupé durant la seconde guerre mondiale, le duo composé de Vincent Dugomier (scénario) et Benoît Ers (dessin et couleurs) reprend directement où s’arrêtait le premier tome avec l’armée allemande soupçonnant un sabotage. Heureusement, ils n’ont aucune preuve concernant un coupable et le trio d’enfants va donc pouvoir continuer discrètement ses petits actes de Résistance. En parallèle, les adultes vont également s’y mettre en protégeant et en aidant des soldats français en cavale. En s’inspirant une nouvelle fois de faits réels situés entre l’automne 1940 et l’hiver 1941 – les premières défaites de l’Allemagne, les prisons allemandes mal confectionnées, l'utilisation de pseudos et de messages codés par les rebelles au régime nazi – le scénarise livre un nouveau chapitre fictionnelle des plus agréables à lire, où l’on découvre de nouveaux pans de la vie en territoire occupé par l’ennemi. Le récit oscille alors constamment entre joie et peur, entre danger et satisfaction et d’autres sentiments liés à la guerre. Les dessins ont toujours autant d’impact avec des graphismes semi-réalistes qui collent parfaitement au ton tout-public de la série. Enfin, on retrouve un nouveau chapitre didactique en fin d’album, qui distille quelques informations complémentaires. On est prêt à suivre cette fiction de qualité, très bien écrite et nécessaire, durant encore de nombreux albums…