L'histoire :
Confortablement installé dans son fauteuil préféré, le chien Cubitus s’apprête à nous livrer une nouvelle flopée de gags, lorsque soudain ses acolytes réclament eux aussi le droit au statut de héros. Leur menace de grève et leurs pancartes revendicatrices forcent Cubi’ à accepter qu’ils revêtissent leurs panoplies de héros… Ainsi, Sénéchal déguisé en Bouffi vert projette de jeter Miss Badmington dans le vide du haut d’un building. Heureusement, Spidcubitus veille et lance son fluide élastique en direction de la beauté fatale. L’élastique se tend et envoie inversement la demoiselle vers le ciel, se crasher sur un avion de ligne… Plus tard, Robin des bois et Zorro (Sénéchal et Sénéchal) se disputeront le privilège de voler les riches pour donner aux pauvres. Le petit Cubiton rouge sera finalement sauvé par la poigne d’acier de Mamie Cubiton… Déguisé en James Bond, Cubitus tentera aussi de conduire Miss Badmington à la piscine à bord de son nouveau bolide conçu par « S » (le side-car pourri de Sémaphore). Pourvu qu’il n’enclenche pas le siège éjectable au moment de passer sous un pont…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après 39 albums réalisés par feu Dupa entre 1977 et 2002, puis déjà 4 autres de reprise, au décès de l’auteur, par le duo Pierre Aucaigne et Michel Rodrigue à partir de 2005, Cubitus rame sévère pour se renouveler… C’est un peu comme en cuisine quand on veut rallonger la sauce : on délaye, on délaye, et ça finit par perdre de sa saveur. Alors certes, Michel Rodrigue a brillamment adopté la ligne graphique joviale du toutou blanc et ventripotent, et il la décline sans le moindre problème sous toutes les coutures et dans toutes les situations. En ce sens, les fans de la première heure évolueront en territoire connu. En revanche, ils s’ennuieront sans doute passablement côté scénarii… L’axe narratif est cette fois celui de la parodie de héros. Super-héros variés, James Bond, Tarzan, preux chevaliers ou Jack Sparrow (dans un pastiche vinicole de 5 planches, appelé « Picrate des caraïbes ») subissent dès lors des détournements moyennement inspirés, plus proche du clin d’œil sympatoche que du gag vraiment bidonnant. En effet, la grande majorité des « gags » appartiennent ici à un registre « facile » et/ou consensuel qui peine à faire sourire (ou alors le très jeune public… qui ne captera que la moitié du tiers des références). A réserver aux collectionneurs invétérés…