L'histoire :
Le malfrat auto-surnommé « le nyctalope » (qui peut voir dans l’obscurité) a donné rendez-vous au journaliste Ric Hochet de nuit, à l’avant-dernier étage d’un immeuble en chantier. Evidemment, comme à son habitude, l’idéaliste Ric s’y rend sans arme. Il s’agit hélas d’un guet-apens : le nyctalope pousse Ric dans le vide. Heureusement, un tas de sable amortit partiellement sa chute, Ric s’en sort avec une simple fêlure du cubitus, donc un bras dans le plâtre. Sa fiancée Nadine accepte alors de l’aider pour tout un tas de tâches quotidiennes, comme conduire sa Porsche ou faire sa vaisselle… Ce petit handicap ne dissuade cependant pas le journaliste de venir en aide à l’inspecteur Bourdon, l’oncle de Nadine, pour résoudre un nouveau mystère. En effet, une élégante et mystérieuse inconnue donne des rendez-vous galants à des hommes d’âges murs dans les jardins du palais du Luxembourg. Or au moment où elle les embrasse, ces hommes meurent subitement d’une crise cardiaque. On dénombre déjà 3 victimes, dont le seul point commun est d’être lié à l’Algérie… Or au moment où Ric, Nadine et Bourdon discutent de cela dans ledit parc parisien, ils assistent en direct à un 4ème rendez-vous meurtrier ! Ric se lance aussitôt dans une course-poursuite avec celle qui distribue des baisers de la mort…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’ère Duchateau et Tibet, les auteurs qui ont créé et fait vivre Ric Hochet durant 47 ans, est terminée. Ce sont désormais Zidrou et Simon Van Liemt qui animent le célèbre journaliste à la veste mouchetée, au cours d’aventures toujours parfaitement abracadabrandes… mais avec néanmoins un gros quelque chose de moins « nigaud » qu’au cours de la vingtaine d’albums qui ont précédé. Magnifier sans dénaturer : une sacrée gageure, relevée avec talent ! Petite originalité pour cette deuxième nouvelle « enquête » : notre héros vertueux surmontera tous les périls avec un bras dans le plâtre. Côté intrigue, pour la seconde fois, Zidrou met des relations sentimentales au cœur d’une enquête, puisqu’au départ de l’enquête, une mystérieuse jeune femme offre des baisers qui tuent. Le cahier des charges est à nouveau rempli, étant donné qu’on croise des personnages exubérants, des fausses pistes, une forme de criminalité rocambolesque et que la belle vertu de Ric est encore compromise. On sent, en prime, que Zidrou souhaite dépasser l’empilement de « l’affaire en plus », quand il raccroche l’explication finale à l’actualité de l’époque dans laquelle la série s’inscrit – ici, les essais nucléaires dans le désert algérien. Côté dessin, le compromis graphique trouvé par Simon Van Liemt demeure convaincant : on retrouve bien les héros de la série classiques et néanmoins, la veine artistique semi-réaliste est clairement plus moderne, plus « adulte ». On espère désormais le retour du professeur Hermelin et du paternel Richard dans les prochains épisodes à venir, et pourquoi pas dans le tome 3, annoncé en 4ème de couv’ : Comment réussir un assassinat. Joli programme…
