L'histoire :
En rentrant chez lui, Ric Hochet tombe nez à nez avec un homme armé confortablement installé dans un fauteuil. Il lui ressemble trait pour trait. Derrière ce parfait sosie de Ric Hochet, se cache l’ex-inspecteur Philippe Manière, alias Le Caméléon. Le gangster bâillonne le célèbre journaliste et usurpe son identité. Désormais, Le Caméléon est Ric Hochet. Après avoir pris une douche, il file à la rédaction de la Rafale où il retrouve Bob Drumont. Comme Ric n’a pas fourni le moindre article depuis belle lurette, Bob l’envoie pour couvrir le mariage de son ami le commissaire Bourdon avec Pétula. Il repart de la rédaction avec Nadine, content de voir que tout l’entourage de Ric n’y a vu que du feu : personne ne s’est aperçu qu’il n’est pas le vrai Ric Hochet. Après une séance d’essayage mouvementée aux Galeries Lafayette (quand on devient Ric Hochet, on récupère au passage tous ses ennemis), Nadine et Ric filent en voiture en direction de Hyères, avant de prendre le bateau pour Porquerolles. Le lieu où le faux Ric Hochet va pouvoir assouvir sa terrible vengeance…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite au décès de son dessinateur Tibet en 2010, la série Ric Hochet s’était stoppée net sur un album inachevé chargé d’émotions, À la poursuite du griffon d’or. Depuis, R.A.S. pour Ric. André-Paul Duchâteau, très affecté par la mort de son binôme, n’a pas eu le cœur de reprendre la série qui avait tendance à s’essouffler depuis plusieurs années, au grand dam des fans. Les rumeurs d’un reboot commençaient à fuser sur la toile. Dans le plus grand secret, Zidrou et Van Liemt ont été désignés successeurs. Cet exercice n’est pas simple à exécuter pour ne pas froisser les puristes et déclencher l’envie chez les novices. D’emblée, Zidrou resitue le mythe Ric Hochet en préambule dans la conversation entre le faux et le vrai Ric. Ce grand écart, digne de Jean-Claude Van Damme, ils parviennent à le réaliser sans trucages et à recréer le mythe. L’action est située en 1968, au cœur de la meilleure période de Ric Hochet, juste après le 8ème tome, Face au serpent. Et il ne manque pas de faire référence aux autres albums de la série. Tous les ingrédients qui ont fait le succès du journaliste de La Rafale sont au rendez-vous : le commissaire Sigismond Bourdon et ses Bonsoir de bonsoir, Nadine la nièce de Bourdon et compagne de Ric, le journaliste Bob Drumont, l’inspecteur Ledru, le professeur Hermelin, sans oublier la gabardine et la fameuse veste blanche à traits noirs. Ric est bien entendu le gendre idéal prêt à faire des B.A. à gogo. Zidrou use de clins d’œil (l’estafette croisée sur la route porte le nom de Gascard, le vrai nom de Tibet), de références (Catherine Deneuve et les Demoiselles de Rochefort) et de tournures de phrases pleines d’humour, son terrain de prédilection (« La veste que porte l’olibrius… C’est les 101 dalmatiens à lui tout seul »). Zidrou revisite la légende sans l’écorner, bien au contraire, il la réinterprète avec talent. C’est à Van Liemt, français et non belge comme son nom ne l’indique pas, que revient l’honneur de dessiner ce nouveau Ric Hochet. Son trait rafraîchissant est loin des standards de Tibet. Les cadrages sont modernes. Les scènes d’action sont dynamiques. Sa relecture graphique de Ric Hochet est parfaite en tout point, même si les premières pages sont déconcertantes pour les fans de la première heure. Tibet, où qu’il soit, peut être fier de son fils graphique. On ne s’ennuie pas une seconde ! Avec ce nouveau duo d’auteurs, Ric Hochet revient aux affaires par la grande porte.