L'histoire :
19 décembre 1968, Quai des Orfèvres, siège de la Préfecture de Paris. Parce qu'il aime photographier les jeunes naïades aux abords des piscines franciliennes, le Docteur Lemoine est convoqué par le Commissaire de la Brigade Mondaine. Pour éviter que l'affaire ne s'ébruite, le médecin leur donne un biscuit : Richard Cœur de Lion (père de Ric Hochet et cambrioleur de haut vol, recherché par Interpol) est en vie. Il est formel, il l'a croisé dans une boîte de striptease, le Tout ou Rien ! Pendant ce temps, Ric Hochet dîne à la Tour Eiffel. Son interlocuteur appartient à la Commission de la Censure et lui reproche la publication d'un article reprenant les données des dossiers « Haute-Terre » et « Gerboise bleue ». Ric ne se défile pas. Il explose et envoie tout valdinguer. Il part, laissant derrière lui les serveurs et le censeur dans un sale état. Il ne s'imagine pas que les représailles seront insidieuses. Ric rentre chez lui et Nadine lui a préparé quelque chose pour célébrer l'anniversaire de leur rencontre. Quelques jours plus tard, le Commissaire Bourdon et Ledru arrêtent Richard Cœur de Lion au Tout ou Rien. Le tuyau de Jeudy et Gogolski était bien bon !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Déjà 10 ans que Tibet a rejoint l'olympe des auteurs de BD. Père de Ric Hochet avec son indissociable complice André-Paul Duchâteau, il peut être fier de la suite des aventures de son héros-reporter. Zidrou et Simon Van Liemt se sont totalement approprié la série, en créant par là-même un nouveau paradigme. Dans Tombé Pour la France (ah ! Étienne Daho !), ce cher Ric est sommé de faire son service militaire de 16 mois (comme jadis Elvis Presley et Johnny Hallyday !), en guise de représailles, suite à son comportement violent à l'égard d'un proche de la République. Débarrassé de sa veste fétiche et sa célèbre Porsche Carrera (et de son fameux brushing), Ric devient un simple appelé qui doit obtempérer aux ordres des officiers. Pas facile pour cet électron libre, d'autant plus qu'une mort mystérieuse intervient dans l'enceinte de la caserne ! Zidrou s'amuse de cette situation avec des textes toujours aussi bien pondus (Casanova des Prisunic), mêlant thématique sociétale (l'homosexualité en 1968), humour (Mmm les bons jeux de mots) et références old-school (la camionnette publicitaire Savignac) diverses et variées. Quant à Simon Van Liemt, de plus en plus à l'aise, il interprète le trait légendaire de Tibet sans faire un copié-collé graphique, mais en gardant les fameuses cases monochromes et les cadrages (un bel hommage aux Compagnons du diable page 29) qui ont fait le succès de la série. Bonsoir de bonsoir ! Avec Zidrou et Simon Van Liemt, les parents du petit Ric peuvent dormir tranquilles, leur héros est entre de bonnes mains !