L'histoire :
Horrrrreur ! Le schtroumpf coquet vient de se regarder dans le miroir et il a des boutons plein le visage ! Le Grand Schtroumpf lui diagnostique une petite intoxication alimentaire et lui promet une potion pour corriger cette vilaine peau. Or pour confectionner le bon onguent, il manque de millepertuis. Il envoie donc une délégation d’aventuriers cueillir quelques-une de ces fleurs jaunes des sous-bois. Tandis qu’ils vaquent à cette mission, les schtroumpfs sont repérés discrètement par un humain naturaliste, en quête de nouvelles espèces à décrire dans ses grimoires. Il a déjà entendu parler de ces lutins bleus, mais peu d’observateurs en ont déjà fait une analyse sérieuse. Il se met en tête d’en capturer pour les étudier de près. Cependant, au moment où il parvient à attraper plusieurs Schtroumpfs dans sa besace, à l’aide d’un filet, Gargamel qui passait par là, intervient. Il argumente en faveur du relâchement des schtroumpfs et se fâche avec ce nouveau-venu sur son territoire. Mais pourquoi Gargamel est-il soudain si gentil ? En réalité, Gargamel revient d’un colloque inter-alchimistes, durant lequel il a eu l’occasion de discuter avec le mage Homnibus. Et ce dernier l’a semble-t-il convaincu que l’ingrédient schtroumpf pour la confection de la pierre philosophale était un gros pipeau ! Sornettes, fake news, juste utiles à exciter les ignorants ! Il ne sert donc à rien de harceler et chasser les Schtroumpfs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Et soudain, après qu’on lui ait globalement expliqué que ça n’avançait pas à grand-chose d’être méchant, après 40 albums de chasse au Schtroumpfs, de son plein gré, Gargamel devint gentil. Gargamel gentil !?!? C’est une blague !?!? Sans la menace permanente de ce vieil ermite chauve et en guenilles, qu’on imagine volontiers malodorant, comment va-t-on désormais accorder de la tension et de l’intérêt aux intrigues des Schtroumpfs ? Au risque de déflorer un suspens (qui n’en est pas un), oui évidemment, c’est finalement une blague. En attendant la résolution dans laquelle il redevient méchant, le sorcier râleur et looseur Gargamel aide effectivement les Schtroumpfs dans cette aventure à se débarrasser d’un fâcheux, un humain naturaliste un peu insistant. Exceptionnellement, Gargamel se retrouve donc avec un regard niais, un altruisme suspect, une démarche molle, et un chat Azraël interloqué et déboussolé. On regrette que la mécanique narrative de la gentillesse soudaine soit aussi peu travaillée. On regrette aussi que l’incursion d’humains extérieurs à la saga soit une nouvelle fois le levier de l’intrigue. Au dessin, Alain Péral reprend relativement pas trop mal la griffe artistique de Peyo, avec cependant quelques séquences qui s’écartent de la charte. L’épisode conserve cependant la mentalité schtroumpf susceptible de combler les fans.