L'histoire :
L’immeuble « 109 » est l’unique œuvre de Wilfrid Schmetterling. Modeste et idéaliste, cet architecte de banlieue philanthrope avait mûrement pensé son concept d’immeuble pour qu’il soit agréable à vivre pour tous. Au beau milieu des années béton, il avait inventé l’HEM (Habitation à Echelle Humaine). Ainsi, rien n’a été laissé au hasard : la mitoyenneté a été supprimée au profit d’une bande d’arbre et de verdure ; deux appartements par palier (3, ça aurait brisé l’harmonie) ; une cuisine américaine systématique dans chaque logement pour ouvrir l’espace ; et puis, surtout, les toilettes, toujours au fond à droite du couloir. Voilà pour le cadre. La visite se poursuit ensuite par une présentation des locataires du 109, appartement par appartement, en commençant par celui du concierge au rez-de-chaussée. Retraité de l’armée, fier et droit, sûr de lui, Marcel Blanc est le pivot central autour duquel tout s’articule. Il est toujours accompagné de son berger allemand, le redoutable Fa-Mas, et habite l’appartement face à celui de Marie-Rose, la petite vieille, la mémoire du 109…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un seul album publié en janvier et voilà déjà, 10 mois plus tard, le hors-série ! Il faut dire que Coyote et Ninie Bombardier ont tellement « pensé » leur petite communauté, que le résultat de leurs recherches se prête volontiers à l’exercice. Palier par palier, ces deux auteurs nous font découvrir en profondeur la vie théorique des locataires du 109, les croquants sous toutes les facettes, sous toutes les attitudes avec moult esquisses et les plans de coupe de leurs appartements à l’appui. Et ils n’en oublient aucun : même le berger allemand du concierge et le hérisson domestique du couple gothique ont droit à leur petite biographie ! L’immeuble lui-même, héros central de la série, à droit à un historique, avec un portrait de son architecte. Tout parait extrêmement bien réfléchi : les caractères trouvent leurs logiques dans l’expérience des protagonistes, le moindre plan d’ensemble est conforme à la géométrie de l’immeuble… Bref, ce hors-série reflète un gros boulot qui, non content de nous faire partager de nouvelles tranches de vie de personnages très attachants, nous donne un aperçu exceptionnel et soigné du monstrueux travail préalable et inhérent à la création d’une BD…