L'histoire :
Monsieur et Madame Moinot et leur bébé emménagent dans une nouvelle HLM, au numéro 109. Ils sont accueillis par Marcel, le concierge, ancien militaire hyper baraqué et à cheval sur le règlement, mais qui cache toutefois une certaine sensibilité. Au moment de décharger le camion, ils apprennent qu’il y a eu une erreur de containers : le gros de leurs meubles est à Lourdes. Déconfit, Monsieur Moinot accepte à contrecoeur l’aimable invitation d’un couple de locataires… gothiques. Yeux noircis, piercés de partout, Iggy et Luna adoôrent écouter Alice Cooper à fond, au point d’avoir donné ce prénom à leur hérisson de compagnie. Pour aider à porter les quelques affaires parvenues à bon port, Mamie Zorro, la locataire du rez-de-chaussée, est toujours partante. Cette petite vieille collectionne les chats, sait tout et voit tout, surtout ce que les principaux concernés ignorent eux-mêmes. Enfin, l’immeuble abrite également la famille Benomar, dont le fiston a tendance à « emprunter » les affaires, un couple de baba-cool quinqua, un acteur de théâtre dépressif et maniéré, un informaticien prototypé « geek », une secrétaire un peu pète-sec, un couple d’hyper-cathos qui se vouvoient…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce premier épisode, Coyote et Nini Bombardier enchaînent des sketches excellemment dialogués, destinés à présenter les hobbies et manies hétéroclites des locataires d’un immeuble HLM. En toile de fond, l’emménagement de la famille Moinot – un peu de « sang neuf » chez les Voisins du 109 – sert de fil rouge. Cette brochette de personnages bigarrés emprunte certes à la caricature, mais c’est pour mieux orienter le propos en direction d’une apologie de la tolérance sociale, largement pimentée d’humour (ah, le coup de rein à Woodstock !). Si les auteurs nous dépeignent une petite communauté qui a appris à vivre en acceptant la différence des autres, aucun n’échappe à une petite pointe d’ironie, mais une ironie d’une grande tendresse. A l’image de la dernière planche, où tous mettent la main à la patte dans la même case, résumant de la sorte les différents traits de caractères. Evidemment, le trait expressif et hyper dynamique de Coyote, qu’on a déjà pu apprécier sur Litteul Kevin ou Mammouth et piston, est l’atout majeur de la série. Ce premier volet, Vendredi, suffit tout juste à nous présenter cette flopée de personnages (ils sont nombreux). La série tiendra t-elle le rythme durant les trois tomes prévues (restent Samedi et très certainement Dimanche) ?