L'histoire :
Rien ne va plus entre les membres des Sleeping Watermelon depuis la mort d'Eléonore. Si Sam mettra longtemps à s'en remettre, il va totalement péter les plombs lorsqu'il apprendra que Boulette entretenait une relation avec sa bien-aimée. Il en vient même à frapper celui qui était, jusqu'ici, l'un de ses meilleurs amis. De son côté, Renée, elle non plus, n'accepte pas cette si dure vérité et décide de larguer celui avec qui elle était depuis la fac. Suite à ça, Boulette retourne chez sa mère et ressasse les souvenirs qu'il a d'Eléonore. Il se rappelle le jour où il l’a rencontrée, c'était à une soirée, où lui et Renée étaient invités. D'emblée il la remarqua et trouva qu'elle était la seule véritable femme au milieu de toutes les autres. Quand elle commença à sortir avec Sam, rien le n'empêcha d'éprouver de l'amour à son égard, même si cela n'était pas réciproque. Chacune de ses manifestations, comme par exemple un banal SMS, le rendait alors heureux. Un jour, il se rend chez Emily et Manu. Boulette regarde les photos de leur mariage et au milieu de celles-ci, il en remarque une d'Eléonore. Emu, il se rappelle que ce fut le jour où leur relation bascula…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Par le biais d'une couverture hommage à l'album Are the village green preservation society des Kinks, nous découvrons le troisième album du Polyptique de Christopher Love Song. Cette fois-ci, le récit se concentre sur Boulette, l'embaumeur des pompes funèbres, et nous dévoile un peu plus ce personnage introverti. Construit autour de 13 chapitres portant respectivement le nom d'une chanson des Kinks, le scénario alterne passé et présent et nous montre comment la relation entre Boulette et Eléonore en est arrivé à devenir adultère. Par le biais de ses pensées, on comprend petit à petit ce personnage, on s’y attache énormément. Le côté rock de la série est un peu moins présent, mais permet de rendre plus digeste la narration pour les non-initiés au groupe londonien. Pour les autres, les anecdotes sont suffisamment nombreuses pour ravir leurs pupilles de références auditives, et ce, sur un scénario mené tambour battant. Par exemple, sur le clip de Dead End Street, en 1966, les Kinks étaient déguisés en croque mort ! Boulette est thanato-practeur et fan des Kinks ? Le dessin de Christopher, malgré un trait assez simple, retranscrit parfaitement les émotions de ses personnages et s'avère parfois métaphorique (la chute de Boulette, page 15). On note également une plus grande constance au niveau des décors. L'auto-proclamé bafouilleur gribouilleur réussit à nous captiver avec ce récit du quotidien passionnant, drôle et émouvant, une sorte de (Kinda) Friends adulte et rock ! Il ne reste maintenant plus qu'un tome, avec cette fois-ci en trame de fond les Who et le personnage de Greg…