L'histoire :
Parce qu’il allait être en retard pour conduire sa fille Lulu à l’école, un papa fait quelques excès de vitesse et coupe même à travers champs afin d’éviter un bouchon. Hélas, un tracteur passe aussi par cette trajectoire et l’accident est terrible. Lulu ne remarchera plus jamais. Deux ans plus tard, elle revit normalement, à deux exceptions près : primo, l’accident a débloqué en elle un incroyable quotient intellectuel qui – secundo – lui a permis de trafiquer son fauteuil roulant électronique en robot super intelligent. Ainsi, le robot Fred – c’est son nom – peut voler grace à ses rétro-propulseurs, déplier des bras télescopiques comme des tentacules, dispose de moult gadgets et surtout, il papote avec elle comme s’il était une vraie personne. Mais chuttt… il ne faut pas le dire : Lulu tient au secret de son intelligence, afin de préserver sa tranquillité ! Ce jour-là, en se rendant à l’école, Lulu et sa copine Maeva assistent à un curieux rassemblement de petits vieux devant la mairie de Châtigneux, leur petite ville. Tous ont subi le même incroyable larcin : un inconnu masqué leur a chipé leurs dentiers ! Ils demandent donc une enquête et des compensations, mais évidemment, sans dents, difficile de les comprendre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La teneur de l’intrigue pour cette nouvelle série jeunesse ne laisse aucun doute sur le registre léger et bon-enfant dans lequel elle s’inscrit : ici, un inconnu masqué chaparde les dentiers des petits vieux ! Vous trouvez ça saugrenu ? Normal, c’est le but, mais le pire c’est que l’explication finale est cohérente – dans son registre humoristique, bien entendu. Cet épisode de mise en bouche présente donc tout d’abord le passé et la spécificité de la petite héroïne super-intelligente et du fauteuil-robot Fred, cousin proche de l’Inspecteur Gadget, qu’elle a elle-même conçu. Puis ce duo attachant se confronte à une première enquête sur le mystérieux géronto-orthodonto-voleur. L’aventure se ponctue de jeux de mots rigolos, aussi bien dans les patronymes des personnages que dans les répliques, dignes des blagues Carambar® (« Le commissaire Harrien est sur une piste ? Je ne savais pas qu’il pratiquait le ski… »). Ce type d’humour volontairement naïf s’explique par les carrières précédentes des co-scénaristes Jean-Jacques Thibaud et Nicolas Robin, pour lesquels il s’agit de la première BD. Ils écrivaient jusqu’alors plutôt des sketchs, des spectacles et des séries télévisées jeunesse. En revanche, la dessinatrice Cécile (Brosseau) n’en est pas à sa première série jeunesse (Cédille, Clara…). Elle fait cette fois légèrement évoluer son dessin vers plus de semi-réalisme, sans se départir d’une grande tendresse pour les personnages. En creux, au-delà de la simple intention humoristique, se dégage surtout une idée de dynamisme et de respect à l’égard des handicapés. L’album est d’ailleurs parrainé et préfacé par le champion de rugby handisport Ryadh Sallem.