L'histoire :
À Veracruz, en pleine fête de la Dia de los Muertos, deux frangins – Jorge et Hector – spécialisés dans l’arnaque détournent l’attention de leurs victimes pour dérober de quoi se maquiller et participer à la fête. Au même moment, deux hommes transportant une mystérieuse cargaison sont persuadés d’être suivis par la police. En voyant les deux frères sortir du fast-food où ils bossent, ils leur proposent de les payer 1000 pesos s’ils acceptent de cacher les caisses dans le restaurant pendant quelques temps. Une fois le marché conclu, l’un des hommes demande à Hector de lui donner son portefeuille en gage de bonne foi. Roublard, Hector donne un larfeuille qu’il a volé précédemment. Une fois dans la réserve, les deux garçons ouvrent les caisses et découvrent de mystérieux masques. Essayant le masque sans visage – un masque qui ne couvre que la bouche – Hector se retrouve soudain bloqué, sans possibilité de l’enlever ! Ayant découvert le subterfuge du portefeuille, les deux malfrats débarquent au même instant dans le resto… Quelques jours plus tard, en France, Siera rentre chez ses parents adoptifs après les cours et découvre que ces derniers lui ont organisé une fête surprise pour fêter ses un an chez eux. Elle reçoit également un colis venu du Burbuto dans lequel se trouve un masque…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Magic 7, Kid Toussaint propose une nouvelle série mettant en scène des enfants possédant des pouvoirs. Ici, des gamins ne se connaissant pas et ne vivant pas dans les mêmes pays vont voir leurs vies bouleversées par l’arrivée de masques aux pouvoirs particuliers. Entre celui qui permet d’obliger les gens à faire ce qu’on leur demande, celui qui rend invisible ou encore celui qui permet d’avoir une force surhumaine, chaque protagoniste va être choisi par l’un d’eux. Ces prémices nous font forcément penser à deux séries du moment : Les omniscients et Les géants. Pour autant, cette nouvelle série se démarque sur plusieurs points intéressants. Tout d’abord, le scénariste ne traîne pas en longueur pour réunir les différents héros. Ensuite, il s’inspire de masques existant réellement, tant dans le théâtre grec de l’antiquité qu'au sein de la civilisation aztèque. Contrairement aux autres séries, il dévoile aussi dès ce premier tome l’essentiel de l’intrigue, en gardant peu de zones d’ombres. Enfin, il n’hésite pas à brasser des sujets sociaux importants et actuels, avec Siera fuyant son pays et l’horreur de l’excision, et Al, jeune homme coincé dans un corps de femmes, en pleine phase de transition. Pour toutes ces raisons et le parfait équilibre narratif, ce début de série se montre très convaincant. Au dessin, le scénariste a fait appel à Joël Jurion, déjà à l'œuvre sur Klaw. On ressent l’enthousiasme du dessinateur pour mettre en images cette nouvelle série, que ce soit dans l’énergie des scènes d’action ou pour les moments plus sombres et/ou tristes. Le découpage est dynamique et les décors bien présents. Bref il n’y a pas grand-chose à reprocher à cette excellent épisode pilote, tous les publics y trouveront leur compte.