L'histoire :
L'année 534 est celle de la publication du code Justinien, le résultat du travail le plus important de l'empereur, qui vise à simplifier et renforcer les lois de son empire. Une révolution à bien des égards, notamment celui des libertés individuelles avec l'égalité des citoyens. Maxence est dépêché à travers les villes pour aller une nouvelle fois au contact de la rue, récupérer des informations non biaisées par les corps intermédiaires. Il a la confiance de Théodora, avec qui il a passé une partie de son enfance, lorsque l’impératrice n'était encore que la modeste fille d'une danseuse. Dans la ville de Byllis, il apprend que Tribon, qui y a pris le pouvoir en corrompant les autorités, agit de manière très délibérée pour déconsidérer les lois de Justinien. De faux livres trahissant leur esprit sont diffusés, manipulant le peuple et suscitant sa haine contre l'empereur et sa femme. Mais un groupe de soldats débarque pour arrêter Maxence qui vient de découvrir le complot. Et le jeune homme va se retrouver livré aux fauves. Une bien mauvaise idée de la part de Tribon, qui va le découvrir à ses dépens...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce nouvel épisode des aventures de Maxence continue de décrire de l'intérieur les luttes de l'empire de Justinien dans les différents territoires qu'il administre. De manière remarquablement lisible et fluide, il donne une cohérence aux grands faits d'armes qui ont émaillé le règne de celui qui est considéré comme le dernier des grands empereurs romains. Les personnages clés de ces presque quarante années ont des caractères très forts, en commençant par Théodora qui marque les deux premiers épisodes de la saga de sa personnalité impressionnante. Maxence continue d'être un témoin des ambitions qui se confrontent, et ce nouvel opus promène le dresseur de fauves vers de nouveaux territoires, sur des terres italiennes contrôlées par les goths. L'album est un peu moins dense que les précédents, la balade de Maxence nous privant d'épisodes de montée de tension autour d'un lieu fixe. Mais l'ensemble de la série reste extrêmement bien fait. Le scénariste Romain Sardou démontre dans la narration en bandes-dessinées des talents inattendus pour un romancier qui change de genre. Le dessinateur espagnol Carlos Rafael Duarte continue dans son registre précis et fouillé, pas nécessairement servi par des couleurs informatiques assez impersonnelles, mais qui donnent à l'ensemble l'aspect très propre des séries grand-public. Un très bon boulot de mise en scène de l'Histoire, dynamique et immersif, qu'on n'a absolument pas envie de lâcher.