L'histoire :
La police de Los Angeles n’arrive pas à mettre le main sur le serial-killer qui sévit sur la ville. Pas la moindre piste à se mettre sous la dent, alors que le tueur vient de liquider une nouvelle demoiselle : Miss April. L’enquête piétine. Au niveau personnel, le lieutenant Clegg doit également faire face à quelques soucis. Notamment sa femme lui demande le divorce depuis qu’elle a appris que Clegg avait une maîtresse, Juanita Jones, une pute mexicaine. Il apprend par la suite que sa femme a un amant, Ariel Samson, l’un de ses coéquipiers. Fou de rage, il se rend dans l’hôtel où les deux amants batifolent pour interroger le room-service. Il intimide aussi Dick, le flic qui a vendu la mèche sur ses histoires de putes. De son côté, Viktor continue ses recherches afin de découvrir l’identité de son agresseur avec le concours de Juanita Jones. Elle lui glisse le nom d’un de ses amis à l’Université, un certain Laurel Finch…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La fin de Miss Octobre était particulièrement attendue. Il faut dire que Stephen Desberg avait mis tout son cœur pour développer une intrigue multi-canal avec un serial-killer en goguette, une pulpeuse amnésique devenue sourde, un flic trompé qui trompe sa femme. Bref, touts les ingrédients essentiels à un cocktail puissant pour un thriller fort en saveurs. Dans ce troisième tome, toutes les intrigues se recoupent, pour offrir leur lot d’explications. Le dénouement est certes peut-être un peu rapidement expédié, en 6-7 planches. La séquence finale où les protagonistes Juanita, Clegg et Viktor se retrouvent au City Hall ne dure qu’une seule planche. Il aurait peut-être fallu augmenter la pagination, mais on imagine que les contraintes de l’éditeur ont pu l'empêcher. Malgré tout, ce triptyque reste fort intéressant. Alain Queireix, fan absolu de Forton et de Vance, livre un travail graphique de grande intensité. Cet autodidacte a appris sur le tas, sans passer par la case Beaux-Arts, et a publié son premier album à presque 35 ans... ça force le respect ! Son style réaliste s’intègre parfaitement dans cette histoire aux accents d’Halloween Blues. Ici, les femmes sont pulpeuses avec une vraie force de caractère, alors que les hommes sont sans relief, enfermés dans leurs complets. Si d’aventure Queireix parvient à rendre ses scènes d’action plus dynamiques – son style réaliste est un peu figé – il pourra alors s’inscrire dans les pas de ses glorieuses idoles. Et si au bout du compte, il inscrivait son nom au générique des auteurs de XIII Mystery ?