L'histoire :
Sur les chemins du Montana, pour aller rendre visite à son ami Birdy, alors qu'il vient de s'abriter pour la nuit, Tex entend des coups de feu au loin. Lorsqu'il arrive sur place, il découvre un campement indien dévasté, les hommes et femmes assassinés, et les peaux des tipis volées. Il ne tarde pas à retrouver la trace d'un chariot qui a fait partie de l'expédition, et fait face à un homme blessé, que ses comparses ont abandonné. C'est un dénommé Tirrell, représentant d'une compagnie de négoce de fourrures, qui est à l'origine du massacre. Et qui est désormais en route vers le trading post de Birdy lui-même, tout près du point d'amarrage de son bateau. Le lieu où s'échangent les fourrures, l'objet des convoitises qui engendrent les pires violences. Tex se souvient de son ami, qui s'était déjà mis dans de beaux draps quelques années plus tôt, et se demande ce qu'il va de nouveau découvrir en rejoignant Birdy. Le lendemain, lorsqu'il arrive sur les lieux, c'est Lily qui lui ouvre la porte, tandis que son compagnon dort, une bouteille vide à la main...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est une formidable démonstration de virtuosité qu'exécute Giulio de Vita dans cet épisode de Tex Willer, où sa technique graphique transforme en spectacle extraordinaire une aventure au scénario d'une grande simplicité. Dès les premières pages, lorsque après la traversée de paysages magnifiques, son cheval franchit le cours d'eau où le chariot s'est effondré, on est confondu devant tant d'élégance et de précision. Le dessinateur italien ne recule devant aucune difficulté et nous impressionne à chaque fois que Tex remonte sur son cheval et que la caméra se lève pour le mettre en scène au milieu de la nature. Les décors traditionnels des paysages de western sont remplacés ici par des forêts de pins ou des montagnes couvertes d'une couche de neige. Chaque changement de lieu permet un renouvellement de la palette de couleurs utilisée par De Vita, et chaque fois le lecteur prend une nouvelle respiration. Alors certes, le scénario de cette aventure est des plus traditionnels, Willer étant un justicier sans peur, qui utilise ses deux colts comme personne. Mais le personnage le plus célèbre de la culture BD populaire italienne permet aux auteurs un exercice de style en forme d'hommage, plein de respect pour le genre et pour un héros qui a vécu des milliers d'aventures depuis sa création en 1948 ! On est emporté par la lecture de cet épisode qui ne demande aucunement d'avoir lu les aventures du héros auparavant. Gianfranco Manfredi a conçu une aventure classique hors de toute référence, mais qui décrit parfaitement le personnage du justicier solitaire. Epatant !