L'histoire :
En 1981, la DEA tente de mettre sur place un nouveau plan de lutte anti-drogue au Venezuela : le « protocole Kafka ». L’idée est de favoriser la suprématie d’un ou deux cartels sur les autres, afin de mieux le contrôler. La cellule est pilotée par Jasper Blythe et compte sur un agent infiltré, Cyrus. Mais les américains perdent le contrôle de Cyrus, lui-même cocaïnomane jusqu’à la moelle. Ils tentent de le supprimer… en vain : celui-ci s’évanouit dans la nature et le trafic de drogue continue de prospérer. De nos jours, le blond et séduisant agent Mathew Deadrick a infiltré le cercle proche d’une des plus grosses familles de narcotrafiquants de Miami. Celle-ci est en train de réorganiser son « marché » pour accroître son efficacité et il semble qu’elle ait un soutien en haut-lieu au sénat. En parallèle, le latino et baraqué agent de terrain Enrico Riva revient d’une mission chaude dans la jungle colombienne. Il devait exfiltrer un rond-de-cuir qui avait présumé de son rôle… et qui y est resté. Riva rentre tout de même avec une main amputée sur un cadavre, dont il prélève les empruntes pour analyse. Il fait alors son rapport à son supérieur, un certain Jasper Blythe…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Narcos met en scène deux agents de la lutte anti-drogue américains, qui évoluaient jusqu’à présent dans des sphères différentes de leur administration sans se connaître. Deadrick infiltre le dernier cercle (le plus dangereux !) d’un réseau de narcotrafiquants ; Riva agit arme au poing sur le terrain, dissimulant la dangerosité de son métier à son épouse (qui le croit formateur). Comme on le sentait venir, les deux héros se rejoignent enfin sur un dossier chaud commun, au milieu de ce second épisode. Notons au passage que le (premier ?) cycle de cette série inscrite dans la collection 3ème vague est prévu pour couvrir 3 tomes. Le ton est donc toujours celui du thriller musclé, contemporain et réaliste, avec ce qu’il faut de rebondissements à haute tensions pour susciter l’intérêt et… un poil de lourdeur dans les dialogues pour modérer un chouya cet enthousiasme (en dépit de quelques traits d’humour). Le scénariste Emmanuel Herzet – secondé par Orville – s’est néanmoins livré à un sérieux travail d’investigation pour retranscrire au plus authentique les activités de ce panier de crabes, où grouillent narcotrafiquants, sénateurs véreux et flingueurs des deux bords. Au dessin, Giuseppe Liotti livre une partition réaliste académique, plus à l’aise pour les décors impersonnels, que pour les personnages (ex : p.38, Joan Niemeyer, qui pilote la cellule, a un profil très fluctuant). Le cliffhanger joue son rôle pour nous maintenir notre intérêt en alerte et nous inciter à poursuivre sur un tome 3 qui risque d’être folklo…