L'histoire :
Dans un coin de forêt aux abords de son pensionnat doré, Séléni, la fille de Niklos Koda, montre des photos de son père à une copine. Soudain, un coup de feu, un individu encapuchonné surgit et enlève la fillette. Lorsqu’Aïcha Ferouz, la patronne de Koda, apprend la nouvelle, elle tente de trouver un moyen d’alerter son poulain. Elle se souvient d’un contact, Bacari, et se rend à son domicile. Sur place, il n’y a personne, la maison semble abandonnée. Le téléphone sonne, Aïcha décroche. C’est Bacari. Il la prend pour « Arcane 16 » et quand il s’aperçoit de son erreur, il l’adjure aussitôt de quitter les lieux. La maison explose. A Barcelone, Antioche entre en contact avec une gracieuse jeune femme, Alba Perenos. Il aborde avec elle la réunion imminente du club Osiris, qui doit se prononcer sur deux éminents sujets : l’entrée d’un nouveau membre et le sort de Niklos, qui a récemment usé de magie noire, à l’encontre de toutes les lois du club. Mais la chambre des replis, une pièce purifié et imperméable à toute forme de magie, dont devait s’occuper le « maître des clés » Bacari, n’est pas encore prête…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Allons bon, rien ne va plus dans les hautes sphères mystiques de notre réalité plan-plan. Une nouvelle fois les « ombres du passé » et les « forces obscures » vont tenter de nuire à Niklos Koda. Le gentil diplomate-séducteur risque de regretter d’avoir usé de magie noire (lire le précédent diptyque). Ce type de synopsis est tellement récurrent chez le scénariste Jean Dufaux, qu’on a l’impression de lire un énième épisode de Jessica Blandy ou consort (avec notamment le retour de la vengeance de Bario Jésus). Les épisodes occultes succèdent aux séquences énigmatiques. En trame de fond, les atermoiements de la réunion des sorciers du Club Osiris, font un peu penser à ceux du Cénacle dans Asphodèle (cf La loi des 12 tables), ce qui n’est pas la meilleure des références… Nul doute que le scénariste tisse un énième puzzle ésotérique, alternant le passé tragique, le présent incertain, et nous laissant entrevoir un avenir tourmenté. Malgré quelques solides passages où la tension est palpable (la maison de Bacari, le tirage de cartes), Dufaux fait planer un mysticisme qui manque singulièrement (pour le moment) de consistance. Ne cherchez pas de logique, puisque de toute façon tout est mystique ! Dès lors, place au travail d’ambiance. Et là, Olivier Grenson se surpasse. Si quelques personnages demeurent ici ou là un peu statiques, les décors sont splendides (la forêt, Paris, Barcelone, la chambre des replis…), les atmosphères sont léchées et certaines séquences fonctionnent à merveille (l’assassinat de Volman !). A suivre, pour tenter d’y comprendre quelque chose…