L'histoire :
Tout en se préparant à sortir en « soirée DVD » – pour Dansefloor, Vodka, Débauche – Alixia téléphone à sa meilleure copine Clémence. Clémence est également sa colocataire, mais à ce moment-là, elle est en train de rendre visite à ses parents. Clémence a largué son dernier mec et elle se trouve donc de nouveau « en chasse ». Son problème à elle, c’est qu’elle ne s’attache pas aux mecs parce qu’aucun d’eux ne parvient à lui faire atteindre l’orgasme. Du coup, elle collectionne les coups d’un soir et croit être frigide. Toutefois, ce soir-là, alors qu’elle est déjà bien alcoolisée, elle rencontre quelqu’un, l’emmène chez elle et… jouit comme jamais ! Seul problème : quand elle se réveille le lendemain matin, le type est parti ; or elle était tellement bourrée qu’elle n’a pas pensé à demander son nom et son téléphone. Tout ce dont elle se souvient, c’est que le type portait une chemise rouge rayée. Elle raconte bien entendu tout cela à Clémence, le lendemain, puis passe les jours suivants à rechercher son bonhomme… ce qui n’est pas une mince affaire ! Les collègues de la brasserie où elle est serveuse tentent de l’aider…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Attention : Pink Daiquiri est une BD concept échafaudée en un diptyque original : deux versions d’une même histoire sont publiées en une seul ouvrage, à lire en recto-verso. Le côté rose s’intéresse au point de vue d’Alixia ; le côté jaune nous raconte la vie de Clémence. Etant donné qu’il s’agit de deux fois 46 planches, de deux dessinatrices différentes et de deux trames narratives séparées (bien que parfois entrecoupées), nous avons fait deux chroniques… mais il n’y a bien qu’un seul et même album ! Ici, intéressons-nous donc à la brune Alixia, qui collectionne les coups d’un soir, à la recherche de l’orgasme. Elle le trouvera au contact d’un inconnu… et s’apercevra plus tard que celui-ci est le même dont est tombée amoureuse sa copine Clémence. A mi-chemin entre le vaudeville moderne et le récit chorale, cette comédie sentimentale vaut surtout pour son concept, qui offre au lecteur un judicieux exercice de prise de parti : selon le côté par lequel il commence, le lecteur partage en effet le point de vue de l’une ou de l’autre. Une fois que le lecteur sera arrivé au milieu du bouquin, à deux reprises (donc à la fin !), il aura la solution du quiproquo, évidemment consensuel… Car côté intrigue pure, ces histoires de nana ne soulignent pas grand-chose de bien nouveau sur le registre et paraissent, au fond, très futiles. Cette double histoire concoctée par Mélanie Théry et Laurent Habart trouve aussi sa cohérence à travers le dessin stylisé et finalement assez proche – tout en étant distinct – des deux dessinatrices en charge de les dessiner. Ici Julia Bax emprunte un style légèrement plus mordant que son vis-à-vis, à l’image du caractère entreprenant de son héroïne…