L'histoire :
Comme tous les midis, Clémence prend sa pause-déjeuner en mangeant une salade sur le banc d’un square public. Elle y est abordée par un type qui la drague frontalement en faisant malicieusement valoir que c’est sa place et son banc… Clémence lui oppose un râteau mémorable et s’en retourne travailler au service juridique auquel elle appartient. Son boss lui attribue alors un nouveau client : la mise en conformité commerciale de toute une gamme de produits cosmétiques issus du commerce équitable. C’est un gros dossier, qui va demander au moins trois mois de son temps. Clémence essaie pourtant de refuser le job lorsqu’elle voit de visu ledit client : Andries Galis est l’homme qui l’a draguée dans le square. Son patron insiste et Clémence doit donc prendre sur elle pour affronter Andries. Celui-ci n’a pas perdu espoir : il invite Clémence au restaurant… et par un concours de circonstances, Clémence accepte. Entre temps, elle raconte tout à sa meilleure copine et colocataire Alixia. Cette dernier a semble-t-il rencontré l’homme de sa vie… mais elle ne connait pas son nom ! Le soir venu, au restaurant, Andries est plein d’attentions pour Clémence, jusqu’au moment où déboule son pote Sébastien, le visage en sang. La soirée poker de celui-ci s’est mal passée et il a besoin d’Andries pour le sortir de la panade. Cas de force majeur : Andries prend congé de Clémence en s’excusant. Quel goujat !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Attention : Pink Daiquiri est une BD concept original, qui peut se commencer côté jaune (Clémence)… ou si on retourne le bouquin, côté rose (Alixia). Le lecteur n’a donc que l’embarras du choix pour entamer la lecture… Ce faisant, il découvrira un jeu vaudevillesque mettant en scène deux super copines (au début) qui se chamaillent le même mec (donc progressivement moins copines). L’originalité vient de l’adhésion au point de vue de celle par laquelle on commence. Ou réciproquement au point de vue de l’autre, si vous commencez par l’autre (vous suivez ?). Etant donné qu’il s’agit de deux fois 46 planches, de deux dessinatrices différentes et de deux trames narratives séparées (bien que parfois entrecoupées), nous avons fait deux chroniques… mais il n’y a bien qu’un seul album ! Ici, intéressons-nous à la blonde Clémence, qui est bien décidé à rester célibataire et qui (évidemment) va tomber follement amoureuse d’un mec. Le demi-buste en fond de couverture, que l’on retrouve des deux côtés du bouquin, est un indice patent sur l’identité dudit mec… Au scénario, Mélanie Théry et Laurent Habart mettent en place leur double comédie sentimentale en s’appuyant, pour cette moitié, sur les talents artistiques d’Amanda Grazini. Celle-ci montre un style un chouya plus romantique (comme le caractère de Clémence) que sa comparse Julia Bax. Dans les deux cas, le dessin stylisé et dynamique, très féminin, se complète d’une colorisation pastel-sucrée, dans des teintes raccords avec le cocktail du titre…