L'histoire :
Décembre 1953, sur l’île d’Hawaï, le Pacific Hôtel est en effervescence. Outre les rires et la musique de l’orchestre Benny Carter venant du bord de la piscine, un fracas de verre provenant d’une fenêtre du 12ème étage déchire la nuit. Un homme est défenestré. Intervenu rapidement sur les lieux, le responsable de la sécurité parvient à contenir l’incident et à écarter les quelques badauds témoins de la scène. La réputation de l’hôtel est sauve, peu de touristes présents sur les lieux sont conscient du drame. Une fois la police locale sur place, un cordon de sécurité est déployé et les inspecteurs, accompagnés du personnel de l’hôtel, rejoignent la chambre de la victime. En entrant, non sans difficulté, dans la chambre, un second cadavre les y attendait. Une jeune femme Hawaïenne gisait nue sur le sol. D’après les premières constatations elle aurait été étranglée. Pour les enquêteurs locaux l’explication de ce drame est simple. L’homme s’est défenestré après une agression sexuelle ou un rapport qui a mal tourné. Le tueur de la jeune femme s’est suicidé. L’affaire est résolue. Cependant, à quelques 7 800 kilomètres de là, à New York, la famille de l’assassin présumé se présente au bureau d’avocat de Josuah, avec l’intime conviction que leur fils est incapable d’un tel acte. Josuah entre en scène et part sur le champ enquêter à Aloha Bay...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Eric Warnauts et Guy Raives nous livrent un second opus d’une très grande classe. La série Purple Heart prend du corps et se glisse en haut des séries à suivre. Eric Warnauts complexifie son personnage principal traumatisé par la guerre, qui savoure la seconde chance offerte par la vie. Le personnage est charismatique, fort, mais son passé le rend touchant et l’on sent que ses démons peuvent resurgir à tout moment. Le scénario est palpitant, multipliant les rebondissements. Le fil de l’intrigue est complexe car l’enquête qui s’annonce plutôt simple de prime abord va mener le lecteur dans un dénouement inattendue. Au niveau du dessin, comme pour l’ensemble des albums communs du duo, il est réalisé à quatre mains, dans un style réaliste. Mention spéciale concernant l’ambiance, qui nous transporte sur ce petit bout de terre au début des années 50, juste avant l’adhésion de l’île aux Etats-Unis. L’album souligne par le dessin et plusieurs mises en scène le fort impact de la culture américaine blanche sur ce terrain maori. Les auteurs se sont intéressés à cette culture indigène et nous partagent le fruit de leurs recherches pour le plus grand bonheur de notre culture générale. Vient ensuite la colorisation, elle aussi superbe. In fine, que ce soit au niveau du scénario, du dessin ou des couleurs, l’album est extrêmement bien équilibré. C’est un véritable coup de cœur.