L'histoire :
De nos jours, Monsieur en perd son latin. Quand il va chez le garagiste, on lui dit que c’est le « carbu » et que « l’autre » n’y connaissait rien ! Le médecin fait de même et casse du sucre sur son confrère, en profitant pour augmenter la dose. La pilule informatique n’est pas plus aisée à avaler tout comme celle du plombier, de l’opérateur mobile ou encore du thérapeute sensé vous aider. Bref, avouez qu’on ne sait plus à quels saints se vouer… Monsieur ne va pas bien, Madame non plus. Alors quand vient la réunion de médiation familiale, que le ton monte très au-dessus de la tête du petit ange (qui, lui, n’a rien demandé), c’est justement vers ce dernier que le médiateur se tourne afin d’ajuster à la hausse le traitement prescrit aux vrais malades… Faut dire que Madame en rajoute aussi puisqu’elle harcèle Monsieur matins et soirs, à coup de téléphones portables, si bien que pisser tranquille relève presque de l’impossible ! Et cela juste pour coller à son forfait… Monsieur, Madame, les doches et pères à la ramasse : que de « parentillages » !...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans sa préface, le professeur Philippe Van Meerbeeck se veut clair : le titre de cet ouvrage faisait déjà sourire Freud, le qualifiant d’ « acte manqué » parental. Parentillages, troisième album de la série signée Jannin et Catheline, enfonce un peu plus le clou, et ce dans le jardin parental. Car entre un Papa en pleine crise de la quarantaine et une Maman « changeante » (au sens figuré et/ou premier du terme), les grands gagnants, si « gagnants » en la matière il y a, sont les enfants. Nos chers têtes blondes gardent justement, eux, la tête sur les épaules et, bonnant malant, filent leur bout de chemin. D’où ce décalage paradoxal et donc railleur : les gamins ne sont plus ceux qui le doivent… La vie de famille, conjuguée aujourd’hui souvent « monoparentalement », divorces et recompositions obligent, donne lieu à maintes situations dramatiques dont il vaut mieux rire. « On rit de ce qui est douloureux, parce qu’on essaie d’alléger la gravité du monde », voilà le parti pris de nos auteurs. Et force est de constater qu’ils s’en sortent très dignement. A l’instar de la « collec’ de doches » présentée sur une planche, les gags proposés savent varier les plaisirs, toujours cependant à dominante sarcastique, tendre et cruel à la fois, de manière réfléchie et adulte, très simplement…