L'histoire :
David, commercial ultra connecté, est un homme pressé. Répondant aux sollicitations professionnelles à toute heure et à tout moment, ne réussissant pas à faire la part des choses entre sa vie professionnelle et privée, il est le collègue sur qui l’on peut compter et sur qui l’on doit compter. Sur le chemin du retour à son domicile pour le week-end, David ne se sent pas bien. Il s’arrête sur le bas-côté. Emma, une autostoppeuse plutôt marginale croit qu’il s’arrête pour elle, et s’engouffre dans la voiture. Notre commercial bonne pâte ne peut refuser de faire un bout de chemin avec elle. Au cours du trajet, les langues se délient et la confrontation entre leurs mondes diamétralement opposés s’entrechoquent. Au fil des péripéties rencontrées sur la route, ils font la connaissance d’une communauté atypique vivant dans un hameau. Leur façon de vivre et leur hospitalité va ravir l’autostoppeuse et surprendre le représentant. Les habitants puisent et filtrent l’eau d’une source captée, s’alimentent en électricité éolien, et mangent les produits qu’ils cultivent en parfaite autonomie. Au contact des différents témoignages des personnes rencontrées, David va commencer à se poser sérieusement des questions sur sa façon de vivre. « Ralentir », pour ne pas s’épuiser. « Ralentir », pour faire le point sur sa façon de vivre. « Ralentir » pour vivre autre chose, autrement…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans une société ultra connectée, l’accélération financière et technologique, la pression professionnelle et sociétale, pousse l’humain à l'épuisement. Voici le postulat de base. Apparemment, ce thème intéresse le 9éme art. Effet de mode, concours de circonstance ou hasard des calendriers de sortie ? Après la France sur le pouce (chez Dargaud) où le protagoniste en mal-être plaque tout et part sur les petites routes de la campagne française en autostop faire des rencontres, Ralentir pose son cadre sur les mêmes bases, mais met en lumière « le vivre autrement ». Le duo Delphine Le Lay et Alexis Horellou, multirécidiviste des récits sociaux haletant (comme Pogloff ou encore 100 maisons), livre un récit fort intéressant à la rencontre des autres vivant autrement. Le thème est fort, le récit fluide et rondement mené, l’identification au personnage principal est aisément accessible. Le dessin est clair, simple et beau même si le style graphique peut ne pas plaire. Il est basé sur la suggestion plutôt que sur la représentation formelle des objets. La génération « burn out » en profitera pour se poser la question de la nécessité de se rendre en tout temps disponible. Pour avoir quoi ? La reconnaissance de ses paires ? De ses collègues ? Une augmentation financière ? Cet album ne nous livre pas la réponse de ce que l’on doit faire de notre vie. Et heureusement, nous n’avons pas tous dans l’idéal de vivre en parfaite autonomie et hors connexion. Cependant, il a le mérite de nous faire « ralentir » un moment et de nous faire poser la question suivante : sommes-nous heureux dans la vie que nous menons ? Il n’est jamais trop tard pour en prendre conscience car, contrairement aux chats, nous n’avons qu’une seule vie.