L'histoire :
Ric Hochet et Nadine se promènent sur le célèbre marché aux puces du quartier des Marolles, à Bruxelles. Ils y rencontrent le journaliste Lambert, qui les convie à une « flash-mob » (évènement public éclair mobilisant une foule d’internautes rassemblés pour faire quelque chose d’original et de superfétatoire), le soir même au palais de justice. Il s’agit alors de brandir un pinceau et un pot de couleur rouge… ce que font sagement Ric et Nadine. Mais une fois la foule disparue, un cadavre reste au sol : il s’agit d’un américain, un riche collectionneur de bijoux. Car derrière la flash-mob, se profile la résolution d’une énigme séculaire : l’affaire des bijoux dérobés à la comtesse de Flandres, 113 ans plus tôt. Une confrérie a d’ailleurs été créée autour de ce mystère : « les amis de Pietje Snot », tous descendants authentiques des protagonistes du vol de 1893. Parmi les membres de cette société secrète, on retrouve le commissaire Brébant, le journaliste Lambert, mais aussi 6 autres commerçants sur lesquels plane la suspicion…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Non, désolé, ceci n’est pas une énième manifestation d’un complot anti-Ric Hochet : ce 72e épisode est bel et bien à l’image de la grosse dizaine des précédents : décousu, abscond, bancale, laborieux. A chaque parution, les collectionneurs de la série espèrent que les auteurs auront livré un épisode à la hauteur de la renommé du héros… en vain. L’atout majeur de 72e tome est avant tout de ne pas faire de trou sur l’étagère. Le scénariste André-Paul Duchâteau voit dans la délocalisation de l’intrigue à Bruxelles, l’occasion de placer de nombreux mots de patois dans la bouche des protagonistes. Soit. Si l’intérêt est discutable, ça ne mange pas de pain. Pour les mêmes raisons, le commissaire parisien Bourdon cède une fois de plus sa place au commissaire belge Brébant. Graphiquement, Tibet se borne à cadrer ses personnages en gros plan, faisant appel aux décors d’arrière-plan (réalisés par Frank Brichau) pour seulement, en moyenne, 1 case sur 3. Mais le plus agaçant, c’est que dans un souci de vouloir « faire jeune », les auteurs utilisent confusément des idées dans l’air du temps : ici ce sont les flash-mob (cf résumé) et le « happy slapping » (défoulement de violence gratuite et inopinée sur un individu, à des fins vidéo). Le scénariste prouve néanmoins l’approximation de son sujet en renommant ce dernier « happing slapping »… L’ensemble s’empêtre dans une histoire de confrérie, d’héritage et de trésor oublié qui réapparait sans réapparaitre, avec moult faux coups de théâtre grandguignolesques… Sans intérêt.