L'histoire :
Le journaliste Ric Hochet est embauché en tant qu’acteur de théâtre, jouant son propre rôle dans un vaudeville policier. La pièce met en scène un hôpital, dans lequel un faux médecin vient achever une patiente, avant de prendre en otage Nadine (également actrice !), qui se trouve dans la chambre voisine. Dans la dernière scène Ric intervient ; tout est bien qui finit bien ; baissé de rideau. Or, lors de la première représentation, un pistolet chargé avec de vraies balles manque de tuer un comédien. Ric Hochet est donc sur la défensive. En outre, il apprend par Ledru récemment nommé à la tête d’une cellule antiterroriste, que le « Bourreau », ennemi intime de Ric, est de retour sur le territoire français, avec en tête des actions terroristes à l’encontre du journaliste. Ça ne manque pas : dès le lendemain, Ric trouve un téléphone portable dans sa voiture. Il décroche et tombe sur le bourreau, qui lui donne un rendez-vous suspect, sur la scène du théâtre où il se produit. Intrigué, Ric s’y rend seul. Là, deux infirmiers masqués l’intimident, le ligotent sur un lit du décor et lui délivrent un SOS manuscrit signé « M »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On connaissait Ric Hochet acteur de planches de BD, le voici à présent sur les planches d’un théâtre. Ce joli effet d’annonce mis à part, ce 73e opus nous ressert une nouvelle enquête improbable, une soupe bien rance faite de coup de théâtres vaseux, de faux suspens archi-téléphonés et de décorums grandguignolesques (mais où ai-je donc déjà vu ces infirmiers masqués… ?). De son côté, le dessinateur Tibet (et toujours le Franck-Brichaud-pour-les-décors) réitère ses automatismes. Les personnages sont immuables et rares sont les planches qui contiennent de vrais arrière-plan. Mais le plus triste se situe au niveau du scénario, un méli-mélo de plus en plus navrant, limite inconvenant. Accrochez-vous à votre clavier : Ledru n’est plus adjoint de Bourdon, mais directeur d’une cellule antiterroriste (un subtil croisement : le job de Jack Bauer, le look de Dick Rivers et la vivacité de Derrick) ; Nadine montre ses seins (c’était tout de même indispensable et très approprié) ; Ric Hochet apprend que sa mère n’est peut-être finalement pas morte (comme il le croit, ce gros ballot, depuis 72 albums), donc il tabasse son père (quand Ric fâché, lui toujours faire ainsi) et le bourreau fait son re-re-re-re-re-comeback, avec un spécialiste des attentats, ancien bras droit de Milosevic et émule d’Al Quaïda. En un mot : inepte. On a beau chercher, même le plus fanatique des collectionneurs de la série ne peut se satisfaire d’un tel gloubiboulga. Monsieur André-Paul Duchâteau, pour l’amour de votre œuvre, il est plus que temps de passer la main.