L'histoire :
En 1945, un bombardier allemand s’écrase au cœur de la forêt amazonienne. Dans l’accident, une énigmatique caisse s’entrouvre et une substance hyper secrète se répand dans les eaux d’un fleuve… dans lesquelles s’ébattent plus en aval cinq naïades indigènes. Quelques années plus tard, 4 allemands typiquement aryens viennent débaucher le célèbre aventurier Rock Mastard et son fidèle acolyte Gus, dans leur QG de campagne amazonien, où ils ont fondé une petite compagnie aérienne. Patibulaires et menaçants, les nazis vont même jusqu’à confisquer le 45 tours fétiche de Rock Mastard pour les obliger à les conduire sur les lieux du crash. Ils prétextent être à la recherche du pilote, soit disant fiancé à une allemande, et survolent la jungle avec un matériel hyper sophistiqué. Bientôt, leur amplificateur glandulaire à résonance, connecté aux tétons d‘une teuton, révèle la proximité de l’appareil. Mais ils sont aspirés par une dépression gravitationnelle. Leur appareil doit se poser en catastrophe. Effrayés par les cris abominables qui déchirent la jungle, ils poursuivent tout de même leur objectif…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le personnage de Rock Mastard, aventurier ringard, a été créé en 1981 par François Boucq (au dessin) et Philippe Delan (au scénario) pour huit récits courts dans Fluide glacial. Pour cette reprise aujourd'hui rééditée par le Lombard, dans une collection d'ouvrages dédiés à l'œuvre de Boucq (qui fera un joli dessin sur les tranches, une fois complète), Boucq a confié les aventures de son personnage au scénariste Karim Belkrouf. Ce dernier s’en donne à cœur joie ! La métaphore de la contagion fasciste est à la fois raffinée et burlesque. Les dialogues sont parodiques à souhait. On pense au Superdupont de Gotlib ou parfois aux égarements grivois de Hugot dans Fluide. Pour ce gros délire totalement surréaliste, Rock mastard se voit adjoindre les services d’un autre célèbre personnage de Boucq : Jérôme Moucherot. Il incarne ici le rôle de Gus, aventurier stagiaire, bob en peau de léopard sur la tête et stylo plume dans le blaire. Mais le plus réussi reste encore le découpage faisant croire à un vrai/faux feuilleton de série B. Du cabotinage des héros/acteurs, aux titres débiles intermédiaires et résumés hilarants, tout est fait pour faire croire à une mise en scène de seconde zone. Jusqu’au making-of, avec casting, effets spéciaux et bêtiser, en guise d’épilogue !