L'histoire :
C’est déjà le 4e cargo battant pavillon du Vatican qui disparaît dans le pacifique, à proximité de la petite île tropicale de Maracaïbaoboo. Au fond de leurs soutes, des hectolitres d’eau bénite sont certainement englouties dans de la vulgaire eau de mer. Le pape Pi 3-14 fulmine. Au même moment à New-York, Rock Mastard, célèbre justicier, rencontre sur coup de fil anonyme, le professeur Van Babelute, qui lui demande de retrouver sa fille, enlevée. Sur ce, le professeur se fait aussitôt flinguer par… sa fille, a priori déjà retrouvée. Cette dernière est visiblement sujette à un envoûtement. Rock l’emmène alors voir un ami extralucide, qui la dénude et trouve la clé de cet état végétatif : elle est envoûtée au violoncelle ! Le responsable n’est autre que le mage de Normandie, sur le point de lancer l’opération Tocsin ! Grâce à une projection holographique géante et à une armada de drones en forme de coléoptères, il avilie la population de New-York en se faisant passer pour le nouveau Dieu. Son premier commandement : sus à Rock Mastard ! Pendant tout ce temps, un indigène aux traits de Jérôme Moucherot traverse l’océan pacifique sur sa pirogue, à grands coups de pagaies…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous n’avez rien compris à ce résumé ? Tant mieux : le plaisir de lire ce second opus des aventures du justicier le plus crétin du 9e art, sera intact. Sur la même recette que pour le premier volume, avec un sens de la dérision encore plus profond, François Boucq, épaulé par Philippe Delan (le célèbre prof de maths), lance son héros à la recherche du « secret du sacré ». Le cœur du scénario ? Imaginez un procédé qui permet de déshydrater l’eau bénite… qu’obtient t-on ? « Du bénit pur à 100% », lyophilisé. Stocké sous une forme hyper concentrée par des mains pas catholiques, « ça va chier des bulles ! » (dixit le pape). Cette idée de scénario absurde, déjà utilisée en 1982 lors des premières parutions des aventures de Rock Mastard, a été entièrement redessinée et réinventée par Boucq. Il en a amélioré la portée de certains gags, recomposé la mise en scène et fait apparaître au casting Jérôme Moucherot, son personnage fétiche cantonné une nouvelle fois dans un contre-emploi jubilatoire. Boucq était tellement enjoué par la refonte de cette aventure, qu’il a réussi la prouesse d’en dessiner l’intégralité en… 1 mois et demie ! (62 planches, faut le faire) Le résultat est franchement bidonnant. Le pape explose, le méchant est un nain de jardin, les armées du Vatican se servent de leurs soutanes en guise de parachutes… Pas une planche sans qu’on soit plié de rire par les trouvailles burlesques de cette pure parodie de héros.
