L'histoire :
Le blond Valgar de Valta a eu deux mauvaises idées. La première : tomber amoureux de la fille de Thorgerr-Aux-Cent-Guerriers. La seconde : se retrouver entre les cuisses de la belle Hilldegiird, la femme du chef de tribu qui l’accueille durant son exil. Car de fait, tout en trouvant un allié pour faire valoir ses droits, il risque dans le même double mouvement de s’en faire un ennemi et se voir éconduit par l’épouse et le fils qu’il veut libérer. Si toutefois le pot aux roses était découvert... En attendant, le voilà aux côtés de son hôte chevauchant pour quérir le soutien de Njall-Le-Brûlé, un chef qui a du poids dans l’Assemblée des Anciens. Cependant, le vieux chef qui explore une grotte est en passe de se mettre dans une bien vilaine posture en allant titiller de sa vaillance Le Jonnung, un terrible démon. De son côté, Thorgerr Argfusson ne décolère pas de se retrouver convoqué devant le Conseil. Emprisonner son petit-fils et avoir volé la mémoire de sa fille lui suffiront-ils pour empêcher Valgar de se venger ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean Dufaux aura beau s’être fait pardonné, dans sa petite préface, de n’avoir pu tenir la promesse d’une aventure en 2 volumes. Il aura beau nous avoir convaincu s’être fait embarquer par son imaginaire proéminent galvanisé par une mythologie viking foisonnante… On reste plutôt perplexe devant ce choix, au regard d’une deuxième partie qui capte difficilement l’intérêt. Sur le fond, la trame du récit n’avance pas d’un pouce. Le blond Valgar voulait se venger de beau-papa, récupérer femme et enfant, laver son honneur et tout et tout… Il en reste au même point. Avec toujours, dans les pattes, une belle diablesse manipulatrice et pas un poil de solution pour se sortir du brouet dans lequel il s’est collé les harpions. Reste un bel exercice de broderies, confiant sa part d’exploits à notre héros (on taillade à coups de lance divine, on sauve ses alliés, on tranche du démon…), quelques protagonistes caricaturaux, des pointes dramaturgiques shakespeariennes et une dose fantastique en parfait accord avec les envies de mythe ou de légende du propos. Bien que rythmé et sans jamais nous tomber des mains, le récit multiplie les déjà-vus en manquant profondément de mordant. Au final, le héros mis en scène joue en deuxième division sans jamais réussir à se montrer charismatique ou attachant. Il faudra tout de même attendre la conclusion pour définitivement oublier cette parenthèse viking dans la bibliographie de Dufaux. Qui sait ? Odin est là qui traîne. Qui sait ? Notre blondinet en a peut être assez d’être le dindon de la farce pour offrir à son avenir le coup de manivelle attendu. Rien à redire, à l’inverse, sur la qualité du dessin : toujours travaillé avec méticulosité et impeccable pour mettre en scène cet univers.