L'histoire :
Oxford est un privé américain bourru et têtu. A 70 ans passés, il a un peu mal aux jambes, des troubles de mémoires et supporte mal les repas trop riches. Il aurait dû suivre depuis longtemps le conseil de ses proches : prendre sa retraite. Au lieu de ça, le voilà à nouveau engagé par un avocat véreux, sur une affaire de meurtres dans le milieu de l’art. Si l’amour du métier, son sens de l’honneur et son orgueil monstrueux sont encore les plus forts, son équilibre psychologique passe essentiellement par la proximité (souhaitée ou non) de sa petite famille. Il y a sa femme Ruth, hospitalisée en phase finale d’un cancer, son « fils-le-flic », Benn, qu’il déteste cordialement (et c’est réciproque), sa petite fille Anna qui est son rayon de soleil et sa confidente. Mais Oxford ne cache plus sa deuxième famille : Irini, sa maîtresse de toujours, et leur fils Nick.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La nouvelle collection Polyptique, à laquelle appartient ce premier tome, promet un développement sur un nombre d’albums déterminé par avance (7 balles pour Oxford est prévu en... 7 tomes). Ainsi, aucun moyen de savoir par avance si l’issu des aventures d’Oxford sera heureuse ou non : sans utilisation ultérieure nécessaire, le héros est jetable. Nous plongeons donc dans un polar contemporain superbement réalisé par un brillant trio d’auteurs hispaniques. Le scénario de Zentner (Replay, Eymerich l’inquisiteur) et Montecarlo est bourré de finesses. Classiquement dans les polars, le fil narrateur du récit est représenté par les pensées du détective en voix off. Oxford, à la limite de la schizophrène, discute intérieurement avec son vieil ami et confident de toute une vie, dorénavant sourd, aveugle et muet. La psychologie des personnages, très réaliste, s’équilibre à merveille. Sur un rythme soutenu, Zentner intercale parfois plusieurs scènes dans la même planche, donnant à ce premier tome une (trop ?) forte densité. Un premier opus bien rempli qui plante parfaitement le décor et définit avec précision les personnages.