L'histoire :
La guerre est terminée depuis plus de vingt ans. Jeannie Sherman a construit sa vie avec Ludwig, le talentueux chanteur d'opéra dont elle était tombée amoureuse. Un soir de 1969, après une prestation réussie à Covent Garden, le couple regagne son appartement. Mais des voisins témoigneront de la dispute qui a eu lieu, des phrases violentes échangées entre les deux conjoints pourtant si calmes d'habitude. Et les coups de feu suivis d'un calme soudain. Lorsque la police arrive sur les lieux, Jeannie a disparu, Ludwig gît sur le sol, tué de deux balles. C'est vers les enfants du couple qui vivent désormais loin de Londres que les enquêteurs vont se tourner. Grâce à Phillys, une amie de leur maman, ils vont en savoir plus sur la manière dont Ludwig et Jeannie se sont retrouvés, alors que le chanteur avait survécu à son séjour à Auchwitz. Comment ce couple qui avait traversé les drames avec un grand courage, devenu inséparable, et avait assez vite décidé de se consacrer à la traque des anciens nazis qui avaient échappé à la justice. Les pistes sont peu nombreuses, les soupçons semblent peser sur Jeannie. D'autant que sa fille a découvert un secret qui pourrait mettre en cause sa relation avec Ludwig...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier cycle de six albums très réussi, Stephen Desberg donne une suite à la saga des Sherman, de la manière la plus classique qui soit, à savoir en passant à la génération suivante. Ce premier volume combine l'enquête sur le meurtre de Ludwig et la découverte du passé de chasseur de nazis du couple, sans se rapprocher trop directement des origines des personnages. Une bonne nouvelle pour ceux qui n'avaient pas spécialement envie de relire toute la saga tout de suite. La double progression du récit, dans ce premier épisode, est intéressante, même s'il est difficile de savoir dans quelle mesure ce nouveau développement atteindra la belle cohérence du premier cycle. Le changement de dessinateur, avec l'arrivée de Magda, donne une tournure plus classique à la mise en scène de la série, la dessinatrice livrant des pages claires, sobres et très lisibles. Les premières pages de l'album nous plongent d'entrée de jeu dans le suspense avec un meurtre difficile à croire, et le métier des auteurs fait le reste sans coup férir. Pas de raison, à ce stade, de douter de la vision du scénariste sur cette nouvelle saga potentielle. On sait que Stephen Desberg sait déjà où il veut nous emmener. Avec cette aisance qui lui permet désormais d'éviter les poncifs accrocheurs, il mélange une intrigue bien ficelée avec un fond historique documenté. Le tout sous un format grand-public qui a fait ses preuves. A suivre donc, avec plaisir.