L'histoire :
Le voile se lève sur les origines de l'acharnement que subit Jay Sherman. Après l'assassinat de son fils et les attaques sur ses biens, Jay voit sa fille Jeannie menacée par un mystérieux inconnu. Mais comment savoir si ces menaces sont réelles, Jay n'ayant plus de nouvelles de sa fille depuis des années ? Avec l'aide d'Eva, enquêtrice dédiée à sa protection, Jay tente de suivre les pistes de la voix qui le menace par téléphone. Jusqu'à ce soir où il décide de se rendre seul à un rendez vous dans l'East River park, pour se trouver face à celui qui semble être à l'origine de cette persécution. Une course contre la montre s'engage alors. Jay doit affronter les exigences de celui qui le menace désormais directement, tandis qu'Eva et Mike Mc Everett tentent de retrouver Jay pour le protéger. Les révélations vont alors se succéder, trouvant dans le passé trouble de Jay Sherman les origines de la violence dont il est la victime...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce cinquième tome (sur six) nous donne beaucoup d'informations sur le cœur de l'intrigue, à savoir les causes de l'acharnement dont Jay et sa famille sont victimes. Les révélations concernent autant le passé de Jay que celui de ses enfants. La portée globable de l'intrigue monte donc d'un cran, mettant en lumière l'évolution des nazis vers la solution finale et les horreurs de l'extermination des juifs. La montée en puissance du rôle de l'AG Karsten (qui évoque clairement la célèbre entreprise chimique IG Farben au cœur de la stratégie de l'Allemagne nazie) est très bien décrite ici. Cela renforce la crédibilité de la série, tout en rassurant prosaïquement le lecteur sur le dernier tome à venir. Ceui-ci devrait ouvrir un peu l'horizon et éviter l'écueil d'un trop grand nombre de révélations en trop peu de pages. C'est donc sur deux tomes que Stephen Desberg, le prolifique belge aux quelque 150 scénarios, a choisi de conclure cette série, et c'est tant mieux. La réalisation de cet album est toujours placée sous le signe de l'efficacité, l'évolution de l'intrigue prévalant sur tout le reste. Les dialogues sont sobres et sans génie particulier, tandis que le dessinateur Griffo limite volontairement les effets de style, en proposant des cases peu fournies. La colorisation de Burgazzoli et Bauttista est quant à elle très efficace et permet au lecteur de comprendre en un clin d'œil lorsque nous sommes de retour dans le présent des personnages. Cet album, comme les quatre premiers, se lit sans temps mort, illustration parfaite de l'excellent boulot que peuvent fournir des auteurs chevronnés au service d'une intrigue grand-public. Grand-public, mais néanmoins ambitieuse, avec une évidente portée historique.