L'histoire :
Après une affaire de meurtre qui se termine en règlement de comptes entre collègues, Sisco se trouve chargé d'une mission hautement sensible : surveiller Julie, la fille du président de la république. L'affaire est loin d'être simple, car la jeune femme est une fêtarde de première, toujours prête à une virée en boîte de nuit et à des rencontres de toutes sortes. Grande amatrice de Gin-Fizz (c'est son surnom), elle n'hésite pas à consommer tout ce qui lui passe sous le nez, y compris de la cocaïne. Pas forcément du meilleur effet quand son politicien de père lance une grande campagne anti-drogue censée redorer son blason dans les médias. Alors lorsque Julie s'effondre dans sa salle de bain après avoir absorbé une nouvelle dose, le baby-sitting de luxe prend une autre tournure pour Sisco. Eviter la propagation de la nouvelle, qui ferait des ravages politiques dans les médias. Mais aussi mettre la jeune fille à l'abri de ses fournisseurs de drogue. D'autant que derrière cet évènement, presque commun pour une jeune fille qui fréquente les milieux riches et branchés, pourrait se cacher davantage qu'une banale overdose.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le cynisme affiché du personnage que nous avons découvert dans le premier dyptique est ici quelque peu tempéré par la confrontation avec Julie, jeune et incontrolable allumeuse. Ce face à face entre deux personnalités opposées est très classique, on le retrouve au cinéma dans les Tontons Flingueurs par exemple, ou plus près de nous en BD, dans les deux premiers tomes de Damoclès. La confrontation entre le garde du corps rigide et la jeune fille délurée est plutôt bien rendue ici, par des dialogues efficaces et un contraste physique très accentué. Les scènes plutôt amusantes concoctées par Benec au scénario sont les bienvenues dans une série qui était un peu pesante dans ses deux premiers tomes, où grosso modo tout le monde faisait la tête tout le temps... Ça va un peu mieux sur ce plan, d'autant que les auteurs n'ont pas oublié les scènes d'action qui reprennent rapidement leurs droits. Visant clairement le public des séries Alpha ou Largo Winch, la série a de réels atouts à faire valoir, comme le dessin hyper professionnel de Thomas Legrain. Réalisme photographique des décors et scènes de rue, très belles jeunes femmes aux décolletés avenants, héros à tête de dur et au visage taillé à la serpe : le jeune dessinateur belge fait preuve d'une très grande maturité, même si quelques attitudes rigides parsèment encore les cases très fournies de cet album. La colorisation de l'album, quant à elle, n'est pas des plus réussies, sombre et mécanique, elle n'apporte pas le supplement d'âme que les grandes pattes du métier savent insuffler aux bons dessinateurs. Il reste un album très plaisant par un duo de jeunes auteurs qui maitrisent les ficelles du métier.