L'histoire :
Sisco a décidé de couper les ponts avec ses anciennes responsabilités et de mener une carrière plus tranquille dans le privé. Assis dans un hors-bord qui vogue le long des côtes de Nouvelle Calédonie, il discute tranquillement avec le chef d'entreprise dont il assure la sécurité. Rien de bien difficile pour l'ex agent secret, qui se contente de vérifier que les plans drague de son très riche patron sont sans risque pour une soirée. Mais un événement en Nouvelle Zélande toute proche va bousculer son nouveau train-train. Un site de la société américaine Hellibarton a en effet été victime d'un attentat à la bombe, les murs intérieurs du périmètre protégé ayant été tagués par des slogans émanant visiblement d'un groupe d'écologistes radicaux. Mais un des deux faux touristes qui ont réussi à pénétrer dans les lieux a été blessé lors de sa fuite, ce qui va provoquer un vent de panique chez les commanditaires de l'action de sabotage. Derrière le paravent extrémiste vert, se cachent en effet des intérêts stratégiques qui impliquent les services secrets français. Ils vont avoir besoin de faire le propre sur le terrain avant que la police néo-zélandaise retrouve le couple de faux écologistes. Ils contactent alors Sisco qui refuse tout net de rempiler. A moins que Dupré s'engage à intervenir lui aussi pour aider Sisco sur un tout autre terrain d'intervention...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce nouvel épisode, qui se poursuivra sur un second album, plonge Sisco dans une intrigue gentiment inspirée de l'affaire du Rainbow Warrior, en tout cas de coups-bas secrets entre les états français et néo-zélandais. La chemise à fleurs que porte l'espion dans les premières pages ne tiendra pas longtemps face à une double menace, dont une concerne directement quelqu'un qui lui est très proche. Le scénariste Benec continue de tisser sa toile autour d'un des personnages les plus intéressants de la BD grand-public de ces dernières années. Un anti-héros qui ne semble pas pouvoir mettre fin à l'utilisation de la violence, capable de tuer de sang froid pour répondre à l'objectif d'une mission, et prêt à tout pour protéger les siens. La série s'installe tranquillement dans la liste très rare des réussites au long cours, un genre que les éditeurs ont du mal à renouveler, préférant souvent la sécurité des one-shots. Benec a su bonifier son univers inspiré des classiques du genre sans jamais sombrer dans la facilité. Sisco ne passe pas une page par album au lit avec une jolie blonde dénudée ; et le souhait inavoué du lecteur de voir enfin le personnage devenir un good guy ne semble pas près d'être exaucé. Le dessinateur réaliste Thomas Legrain continue dans une veine très soignée, parvenant à conserver la nervosité de ses silhouettes sur fond de décors très fouillés. Sa technique s'affine, inspirée du dynamisme de ses modèles, les dessinateurs de Largo Winch ou d'Alpha, mais avec une patte personnelle qui témoigne d'une belle maturité. Le duo fonctionne très bien, et Sisco ne semble pas du tout en avoir fini avec les ennuis. Tant mieux !
