L'histoire :
Sisco n'a pas pu exfiltrer les agents secrets français qui ont saboté les locaux du groupe Hellibarton en Nouvelle Zélande. Mais ils ont lamentablement raté leur fuite. Sa sœur Manon étant détenue au Soudan, son ancien boss a réussi à le forcer à reprendre du service. Le groupe français Pétrole et Hydrocarbures, derrière le pseudo-attentat écologiste raté, demande des comptes au gouvernement français, et mandate une espionne russe pour surveiller Sisco. La CIA réalise, sans savoir qui est derrière le mauvais coup porté à l'entreprise américaine, que les français sont en train de pousser leurs pions auprès du gouvernement néo zélandais. Ils envoient alors sur place du renfort afin de neutraliser les efforts d'Elena et construire un dossier contre les Français. Un double jeu va alors se mettre en branle, qui va voir Sisco travailler avec l'agent américain qu'il connait bien, en sachant très bien qu'à terme ils devront s'affronter. Ils vont rendre visite au saboteur blessé en se faisant passer pour les personnels des assurances, ce qui va permettre à Sisco de dérouler son plan de la dernière chance. Il faut qu'il parvienne à organiser la fuite de l'agent blessé malgré la présence constante d'un espion de la CIA à ses côtés.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Encore une enquête bien ficelée qui montre un agent secret plongé dans une affaire où se mêlent services secrets, business et politique. Le cynisme de l'opération semble impressionnant de réalisme, combinant un faux attentat écologiste et un vaste contrat d'exploration pétrolière. On est vraiment prêts à y croire, tant les manipulations font écho à de grandes affaires médiatiques connues de tous, et tant Hellibarton semble un nom familier (tout proche de Halliburton, célèbre société américaine ayant réalisé beaucoup d'affaires en pleine guerre d'Irak). L'arrivée en cours de récit d'un navire de Greenpeace est à cet égard une sorte de clou réjouissant. Sisco, de son côté, n'est toujours pas devenu ni un tendre, ni un joli cœur. Et là aussi, la série garde une vraie originalité. Elle assume un authentique ton grand-public tout en refusant certains des clichés qui vont souvent avec les séries d'espionnage. On note cela dit une petite entorse à ces principes avec, effectivement, une espionne blonde qui sort de la douche. Mais qui n'aura pas le temps d'user de ses charmes, pour notre plus grande joie de lecteur manipulé. Benec et Thomas Legrain forment un duo d'auteurs très exigeants et redoutablement efficaces, le dessinateur se montrant très à l'aise dans les moments d'action comme dans l'enchaînement des plans. Avec ce dixième volume, Sisco s'installe comme une valeur sûre et trouve sa place dans le créneau devenu très prisé des séries qui durent.