L'histoire :
La maison d'Antibes dans laquelle Sisco est venu planquer la fille du président a été attaquée par un homme a priori bien informé. Le code de la grille d'entrée qui a été composé par l'homme en armes était celui de la semaine précédente. Il dispose donc d'informations normalement réservées à un cercle très restreint. Mais pour le moment, le mystère régne sur la mystérieuse femme blonde qui pilote ces commandos qui veulent du mal à la bien nommmé « Gin Fizz ». Sisco l'emmène alors dans le plus secret des endroits à sa connaissance : une vieille maison familiale, en Corse. Mais là encore, le répit est de courte durée, il semblerait que ceux qui en veulent à Julie la suivent à la trace. Dès lors, les évènements se précipitent et le mystère se lève progressivement sur les raisons qui poussent ce groupe d'hommes et de femmes à en vouloir à la fille du président. Le passé rattrape le présent, pour Julie et pour Sisco.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sisco est une ordure. Sans foi ni loi, violent et individualiste, il est l'illustration froide du milieu dans lequel il évolue. Une fois qu'on a accepté ce principe, un peu dur à avaler dans les deux premiers tomes, la série trouve un intérêt nouveau, voire une réelle dynamique. Les scènes d'actions qui mettent en jeu des coups montés au cœur du pouvoir politique sont traitées de manière très réaliste. Les décors précis, au réalisme quasi photographique, sont présents sans être envahissants. Parmi la pléthore de dessinateurs qui adoptent cette approche visuelle, Thomas Legrain est clairement dans le haut du panier. Ses personnages sont dynamiques, son trait précis et ses visages légèrement typés donnent l'âme qui manque souvent à certains de ses collègues. On assiste clairement à l'éclosion d'un très efficace dessinateur réaliste, qui progresse à chaque album. En revanche, pas la moindre once d'âme chez le personnage principal de cette série, un personnage dur et dépourvu de sentiments, du moins en apparence. On devine que le scénariste Benec va affiner tout cela dans les dyptiques suivants, mais il est clair que Sisco n'est pas un gentil, et que son sens de l'humour trouve vite ses limites. Une approche assez nouvelle, donc, qui reste néanmoins plus superficielle et moins « intello » que « Le Tueur » de Matz et Jacamon. Mais les atouts de cette série sont nombreux, son rythme est parfaitement mené, un lien s'établit progressivement entre les différents tomes de la série. Bref, on commence à entrer dans l'univers Sisco.