L'histoire :
Sparte, deuxième siècle avant JC. Alors qu’il passe du bon temps en compagnie de prostituées, Diodore est dérangé par trois soldats Spartiates venus le chercher. L’hilote, réputé pour ses talents de chasseur de prime, est en effet réclamé par le tyran Nabis devenu roi après avoir usurpé le trône quelques temps auparavant. En réaction, un groupe de citoyens menés par l’invincible Agésilas s’est rebellé et mène une guerre sans merci à tous les profiteurs et traîtres à l’intégrité spartiate. Pour avoir fait des affaires avec les Achéens, des ennemis héréditaires, un certain Hector est mort récemment de la main même de l’Incorruptible. Le « roi » Nabis ne peut plus souffrir cette atteinte à son autorité. Ainsi, il mandate Diodore afin qu’il capture Agésilas. La mission étant périlleuse, la prime est d’importance. Plus ou moins contraint, Diodore débute sa chasse en quête d’informations dans les rues de Sparte…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’antiquité grecque est marquée du sceau de deux cités rivales, Athènes et Sparte, fondamentalement opposées, notamment au regard de leur conception de la citoyenneté. Si le Vème siècle (avant JC) avait été celui de la grandeur achéenne, le suivant vut l’apogée de l’impérialisme péloponnésien, avant une lente mais inexorable perte d’influence. Et c’est ainsi qu’au début du 2ème siècle, le tyran Nabis usurpa le trône d’une royauté spartiate décadente. L’orgueilleuse cité n’était plus en effet que l’ombre d’elle-même… Jouant intelligemment sur le mythe d’une identité spartiate révolue, Patrick Weber – scénariste des récents Fils de la louve – imagine un thriller sociétal encré dans l’Histoire, à une époque où la Grèce n’existe plus que secondairement sur le plan militaire. Ayant fait leurs armes sous l’égide du père d’Alix, Patrick Weber et le dessinateur Christophe Simon en savent quelque chose ! Pour Christophe Simon, qui débuta sur Orion, ce retour à la « Grécité » est même un retour aux sources. Affranchi de la tutelle « Martinienne », son trait paraît moins strict, plus affable et particulièrement à l’aise quant à l’anatomie de ses personnages. Ses couleurs rappellent en outre l’ambiance réaliste et âpre que l’on trouve sur une autre grande série antique, Murena. Pareille référence vous encouragera sans doute à jeter un œil à ce livre premier de Sparte. L’occasion de revisiter la figure du soldat et citoyen dont l’invincibilité et l’intégrité devinrent légende. L’occasion de redécouvrir qu’entre mythe et réalité, il y a souvent plus d’un pas, même si, comme toujours, il y a rarement de fumée sans feu…