L'histoire :
David Stirling, un capitaine écossais caractériel et engagé ; Blair Mayne, un colosse irlandais lieutenant des commandos ; et Jock Leves, un beau gosse australien, vont constituer le noyau d'une nouvelle force d'intervention. Le Special Air Service, créé par Stirling lui-même, a réussi à convaincre la hiérarchie britannique en Afrique du Nord de la nécessité d'une force rapide et ultra entraînée pour saboter les installations allemandes. En cette fin d'automne 1941, le front nord-africain est crucial pour ralentir la progression des troupes du Reich, alors que l'Europe continentale est en pleine débâcle. Stirling propose que les troupes qu'il vient de rassembler mènent des attaques sur les aéroports ennemis dans le désert, et sabotent en silence les avions encore cloués au sol. Après des mois d'entrainement forcené, les hommes de Stirling font faire une première éclatante démonstration de leurs capacités. Ayant gagné la confiance du LRDG, l'armée britannique basée sur place, le SAS va devoir affronter sa première mission ultra risquée : une attaque de nuit des installations ennemies.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est un tout nouveau terrain de jeu, aussi bien pour le brillant dessinateur de Sisco que pour le scénariste de Block 109. Un récit de guerre héroïque et viril au tout premier degré, une bonne vieille histoire manichéenne avec des bons qui risquent leur peau face à des méchants totalement anonymes. Ce premier tome, cela dit, doit être vu comme une mise en place, le temps nécessaire pour présenter les trois héros étant très utile pour planter leurs caractères. Thomas Legrain découvre les véhicules militaires et les paysages désertiques, son trait restant pourtant hyper propre, malgré ce changement d'univers. Le choix du dessinateur d'assurer la totalité des ombres lors de la mise en couleurs accentue ce perfectionnisme du trait. Une absence totale de hachures et très peu d'aplats noirs, ce qui semble un poil moins approprié dans cet univers d'uniformes pleins de poussière. Le scénario de Vincent Brugeas est quant à lui étonnamment elliptique, l'auteur se permettant de passer sous silence des moments clés qui devraient a priori constituer les temps forts du récit. Une approche ambitieuse et un peu risquée, d'autant que la première partie de l'album est assez bavarde. Brugeas n'est pas tout à fait parvenu à éviter l'écueil qu'il dénonce en postface, qui serait de se contenter de raconter des épisodes de guerre sans réussir à les faire vivre par de vrais personnages de BD. Mais il ne s'agit que d'une mise en bouche, les exploits des SAS ne font que commencer.