L'histoire :
Emerveillé par les récits d’aventures que lui a laissé entrevoir sa nouvelle amie elfe Bezay, le jeune Turo a quitté son village. Ensemble, ils ont rejoint la cité d’Ystalis, emportant avec eux le crâne du roi-sorcier Tolgo, une relique magique qu’ils ont récupéré avec peine dans les entrailles de la forteresse de Gadara. Cependant, au terme d’un combat nocturne explosif, des mercenaires leur chipent le crâne ! Ce faisant, Turo est visité par le fantôme de Tolgo qui lui apprend qu’il est une sorte d’élu. Au petit matin, Turo est réveillé de son étourdissement par la grande prêtresse Lucie, appartenant au culte d’Hélos en place. A ses côtés, Léa, une jeune novice de son âge, sait d’instinct que Turo doit jouer un rôle dans le sauvetage de l’ordre d’Hélos. Elle « l’attendait » depuis des années et noue aussitôt une forte complicité avec lui. Pendant ce temps, les mercenaires en possession du crâne le remettent à leur commanditaire, lui-même intermédiaire. Mais la transaction tourne au carnage dès lors que surgit un mystérieux homme masqué chevauchant un ogre cauchemardesque. L’homme masqué s’empare du crâne, laissant derrière lui les mercenaires pour morts…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce second tome, Mateo Guerrero confirme qu’il s’est lancé dans une saga d’heroïc-fantasy de grande envergure… et que le Lombard lui a accordé de pouvoir aller au terme de son entreprise. Louons donc cette initiative, dans un registre galvaudé chez la concurrence, qui voit souvent paraître des tomes 1 qui n’auront jamais de suite. Il faut dire que l’espagnol Guerrero, nourri de multiples influences, a des arguments graphiques imparables. Sa griffe ultra-dynamique s’impose d’une belle maîtrise, particulièrement vivante, en tout cas parfaitement adapté aux créatures infernales, forteresses flamboyantes et combats épiques qui pullulent littéralement dans cette série. Côté scénario, c’est déjà un brin plus convenu… Des forces obscures tentent de faire basculer le monde dans le chaos et le jeune Turo – sans qu’on sache encore pour le moment pourquoi « lui » – est THE élu qui va s’y opposer. Ce n’est certes pas faire honneur à la richesse de l’univers mis en place par l’auteur que de résumer l’intrigue ainsi. Car moult personnages, croyances, mythes et puissances occultes viennent étoffer favorablement le décorum. Le bât blesse tout de même au niveau de la psychologie des personnages, un peu survolée (Maldonado), et du rythme narratif parfois confus. Pour des premiers pas en tant qu’auteur complet, c’est tout de même très encourageant…