L'histoire :
Le lieutenant Wilson Jericho, qui assure la sécurité à travers les égouts géants sous la ville de Mégalopole, a accepté d’accompagner une jolie scientifique dans ses prélèvements sur le terrain. Spécialiste en cryptozoologie, Sandra Yeatman est en effet à la recherche d’espèces improbables, telles que les légendes urbaines en évoquent : crocodiles albinos, rats géants… Ils vont alors de découvertes atroces en abominations. En effet, il semble qu’une araignée de taille démesurée ait nidifié dans une zone désaffectée et ponde ses œufs à l’intérieur des cadavres humains. De nombreux parias subsistent en effet dans les égouts… Au comble de l’horreur, Jericho et Yeatman découvrent un boyau où flottent des dizaines de nourrissons morts remplis de petites araignées… Le maire de la ville propose donc un marché juteux à Jericho : qu’il débarrasse les égouts de ces parasites pour le moins encombrants, et il pourra redevenir flic normal à la surface de la ville. Une mallette pleine de lingots d’or est également en jeu. Une seule contrainte : préserver les nouvelles installations, dont un collecteur d’eau titanesque, le « grand maelstrom », fleuron de technologie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici la conclusion d’un récit d’horreur et d’action de série B, avec des répliques et des comportements caricaturaux au possible. Ce serait un film, il y aurait Jean-Claude van Damme ou Jason Statham au casting, et seulement 3 neurones de requis chez le spectateur pour tout bien comprendre. Au regard des précédentes œuvres de Christophe Bec, il s’agit évidemment d’un parti-pris : l’auteur s’est concentré sur l’efficacité de l’action, au détriment du plausible, pour jouer la carte du « récit de genre » à fond les ballons. Cela permet quantité de scènes spectaculaires, gluantes et répugnantes, des morts en pagailles sur lesquels on ne s’attarde jamais, et une idylle hollywoodienne entre une scientifique sexy en diable et un égoutier belle-gueule qui a des abdos-plaques de chocolat (et un passif douloureux à exorciser). Une fois accepté ce postulat, ça vous tente une petite promenade en amoureux au fin fond des égouts, en compagnie d’une mygale grosse comme 3 moissonneuses-batteuses ? Car la véritable star du diptyque est avant tout la bêbête géante, qui fera frissonner les arachnophobes et fera marrer les amateurs de gore. Or sous les crayons réalistes de Stefano Raffaele, il y a de quoi être tétanisé. Rompu aux comics, l’italien livre des boyaux sordides à souhait qui manqueraient juste d’un traitement couleur plus obscur, moins explicite, visuellement parlant, pour être totalement flippant. Pour remettre les choses à leur place (et expliquer la genèse de la série), Bec propose un dossier final didactique, où l’on apprend la vérité sur la véritable « camel spider » qui galope vraiment à 16 km/h. A lire le soir : parce que araignée du soir…