L'histoire :
Ludovic Vichère revient en France et atterrit à l’aéroport de Lyon. L’accueil est alors un peu différent de ce qu’il imaginait. Il ne peut pas passer les bornes de contrôle. Quelques instants plus tard, la police vient l’appréhender. Ils ont pas mal de questions à lui poser et notamment ce qu’il faisait au Burkina Faso. Il en faut beaucoup plus pour impressionner Ludovic qui répond calmement qu’il était en mission humanitaire. Ses explications ne suffisent pas et les policiers veulent l’emmener au poste. Ils sont interrompus par l’avocat de la famille Vichère, maître Pirondélis. Ce dernier veut s’assurer que les forces de l’ordre n’abusent pas de leur autorité. Il ne pourra cependant pas les empêcher d’emmener Ludovic pour l’interroger. L’entretien tourne court quand une voiture déboule violemment dans l’aéroport, fracassant la porte d’entrée. La Mercedes continue sa route endiablée et se rue sur les pistes de décollage. La police est en effervescence et tente d’intercepter le forcené avant qu’il ne soit trop tard. Ce qui laisse un peu de temps à Maître Pirondélis et Ludovic pour discuter. La police veut des informations sur Romain Vichère, car ils savent que lui et son beau-frère se sont souvent eus au téléphone avant et après l’attentat. Ludovic rassure l’avocat : il n’a rien à déclarer et malgré sa brouille avec Romain, il ne l’enfoncera pas outre mesure.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’enquête de l’avocat Pirondélis continue dans ce tome 3. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle s’enlise totalement. Loin de nous offrir un semblant de réponses, ou même quelques petites pistes, l’affaire reste toujours aussi obscure et mystérieuse. Malgré tout, les errements du maître un peu rock’n’roll donnent lieu à quelques belles rencontres et des dialogues bien travaillés. Les longues discussions avec les différents protagonistes sont autant de prétextes pour brosser une histoire de France actuelle. Et en la matière, Thomas Kotlarek fait un sacré travail de restitution : des lois d’aujourd’hui jusqu’aux déclarations des hommes politiques, des termes spécifiques et spécialisés (il y a d’ailleurs beaucoup de notes en fin de page) jusqu’à un état des lieux du mode de vie, en passant par des tics de langage très modernes, le tableau est complet. Il y a également certains événements qui ont marqué ces dernières années, comme les gilets jaunes. A tel point que la toile de fond historique vient au premier plan et relaie l’enquête au second. Pourtant, il s’intègre parfaitement à cette intrigue policière, sans jamais ennuyer ni digresser. Le dessin de Jef, toujours aussi atypique avec ses visages anguleux, accompagne bien l’ensemble en proposant souvent des gros plans expressifs et vivants. On attend toutefois un peu plus de révélations pour le prochain tome.
