L'histoire :
Julie rêve qu’elle voyage dans un train en Autriche au début du XXème siècle. Elle charrie une valise beaucoup trop lourde qui ne contient pourtant que quelques affaires et la photo de son aïeule. Elle brise la photo et la jette au feu, mais sa valise est toujours aussi lourde. Le lendemain, dans le manoir, alors qu’ils passent devant le portrait de l’arrière-grand-mère d’Alex, elle lui montre la photo et le garçon en vient à la même conclusion qu’elle : ils sont des cousins éloignés. Amoureux d’elle, il est proprement dégoûté. Alors qu’ils se posent la question « pourquoi », des cris les attirent dans la cave. Au fond d’un couloir, la porte du docteur Gruber les attend. Mais quand ils s’avancent, des bras surgissent des portes qui bordent le couloir, et se saisissent de Julie, tétanisée. Alex la sort de là. A l’intérieur, les jeunes fantômes de Marie-Jeanne et Isadora se demandent si c’est de leur faute. Elles redeviennent enfants en concluant que le manoir obéit à des mécanismes de la psyché de Julie et Alex pour les protéger de leur passé, et d’elles notamment.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deuxième tome d’une série qui partait comme une petite histoire d’épouvante pour ados sur fond d’Urbex. Ce phénomène de société chez les jeunes consiste à visiter et se mettre en scène dans des lieux abandonnés. Rapidement, l’histoire a glissé vers des sujets plus sociologiques, comme le harcèlement et les drames familiaux. La toile familiale se retisse lentement dans la généalogie des deux héros, et on n’en est encore qu’aux conjectures. Les deux jeunes gens ont beaucoup à découvrir encore sur leur ascendance, même si Julie progresse bien dans ce tome. Le paranormal est toujours bien présent, mais il sert une intrigue fantastique que ne renieraient pas Poe ou Gautier. Le lecteur est toujours ballotté et Dugommier semble prendre un malin plaisir à distiller au compte-gouttes ses informations. Clarke livre une nouvelle partition semi-réaliste d’une belle finesse, avec des couleurs et des contrastes souvent inquiétants. C’est encore une fois agréable et frustrant de se laisser porter dans cette histoire complexe mais agréable à lire.