L'histoire :
Un soir, alors qu'il approche de la bourgade bretonne de Kergoat, où il vient réclamer une dette au seigneur local pour le compte de son oncle banquier, Vasco Baglioni intervient pour sauver un homme malmené par 3 coupe-jarrets. Après les avoir mis en fuite, il porte l'homme blessé jusqu'à une auberge désertée, pour y dormir. L'homme dit être le nouveau curé de la paroisse : le précédent a mystérieusement disparu. Au milieu de la nuit, Vasco surprend une jeune femme au milieu de la pièce principale : elle rentre a priori tout simplement chez elle. Totalement muette, elle se met à soigner le curé, à l'aide d'herbes et de potions. Le lendemain, Vasco laisse le curé se remettre – les décoctions de la guérisseuse semblent très efficaces – et se rend au village, où règne une sinistre atmosphère. Tout est délabré et on s'y affaire à tuer des vaches. Il trouve également le château de Kervelen en piteux état et apprend à l'entrée, de la bouche d'un soldat, que le seigneur est malade et ruiné, incapable de le recevoir. L'homme lui laisse entendre qu'une malédiction s'est abattue sur Kergoat depuis la nuit de la Saint Jean. Mais que s'est-il donc passé de si terrible cette nuit là ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'adorable et érudit Gilles Chaillet, auteur créateur de Vasco, s'est récemment éteint. Il a alors laissé à son épouse et coloriste Chantal Defachelle une grosse poignée de scénarios, dont certains déjà découpés. Charge est confiée à Frédéric Toutblanc, qui dessine Vasco depuis le tome 22, avec toute la rigueur graphique et historique héritée du maître, de faire perdurer la série sur ces quelques épisodes, avant une probable future reprise globale. Ce Village maudit initie donc cette série d'aventures posthumes, comme toujours marquées du sceau du réalisme et de l'authenticité médiévale. Cette fois, le jeune héros créancier se livre à une sorte d'enquête policière pour retracer les horribles évènements qui ont eu lieu sans le village breton de Kergoat, une nuit de la Saint Jean. Depuis lors, le village est en effet dans l'affliction : le curé a disparu, la guérisseuse est muette, le seigneur local ruiné se laisse dépérir... Les villageois taisent vraisemblablement un lourd secret. Opiniâtre et rigoureux, Vasco met à jour un à un les indices et débloque les témoignages, jusqu'à trouver la vérité. Le jeune héros n'apparait pourtant qu'à la 13ème planche : à la manière d'un polar classique, une intro permet de planter les protagonistes et les exactions commises, en entretenant le mystère sur les coupables. Certes classique, mais efficace, ce schéma narratif fait tout le sel de cette aventure complète et indépendante. Nous retrouverons Vasco dans le prochain tome 25 : Les enfants du Vésuve...