L'histoire :
2050, Russie… Depuis qu’il a quitté l’Armée Rouge, l’ex-capitaine Vlad Zolkoff offre ses services à qui veut bien sortir de gros billets. L’activité n’est cependant pas aussi lucrative qu’il le voudrait. Aussi, lorsqu’à la mort de sa mère, il est convoqué chez le notaire, il a le sentiment que son ciel va s’éclaircir pour longtemps. Cependant, sa riche génitrice a exigé, avant de passer de vie à trépas, que sa fortune soit partagée avec son frère jumeau Igor. Le notaire n’ayant pu lui mettre la main dessus, Vlad a un an pour le retrouver. Passé ce délai, une importante partie du magot reviendra à Krensky, le secrétaire particulier de leur mère. Zolkoff débute son enquête dans le milieu du cinéma. Igor y a exercé ses talents avant de disparaitre. Pour pimenter ses recherches, Vlad apprend qu’avant de disparaitre, son jumeau a dérobé une mallette au contenu particulièrement dangereux. Pour preuve : son ancien propriétaire y a laissé sa peau. Ce n’était pourtant pas le premier venu, puisqu’il s’agissait du chef du Kremlin. L’enjeu est simple pour l’ancien militaire : retrouver son frère avant les responsables de cet assassinat. La route sera longue et pleine d’embuches. Les adversaires tenaces et particulièrement bien épaulés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Entre 2000 et 2006 deux grands talents de la BD s’acoquinent pour une plongée dans une Russie futuriste peu attrayante, guidés par un héros froid, aussi habile à se fourrer dans le pétrin qu’à s’en sortir avec brio… et quelques cadavres à la clef. Utilisant pourtant un ressort scénaristique simple et classique (la bonne vieille course contre la montre avec la double entrée : je poursuis / je suis poursuivi), Yves Swolfs a su agrémenter son récit de multiples intrigues secondaires mêlant fric, fanatisme, perversité de tous acabits, manipulations scientifiques, complot… Mieux ! Pour qu’opère l’addiction, il plante ce road-movie pêchu dans un contexte international au bord de l’asphyxie et crée une galerie de personnages si savoureusement fêlés qu’on aimerait les retrouver dans un petit opus rien que pour eux (une « Vlad Mystery » ?). Si de multiples failles existent dans le déroulement de la série, chacune des incohérences relevées, chacun des regrets émis, sont aussi rapidement balayés qu’ils avaient alimentés notre bougonnerie, en raison d’un rythme distillé avec les rigueurs conjuguées d’un sprinter et d’un coureur de fond : l’intrigue au service de l’action et du rebondissement. Certes, on peut imaginer que l’aventure serait sortie grandie d’un traitement plus court et offrant une conclusion de cycle (?) moins ouverte, mais elle aura permis de faire naitre un véritable héros, gagnant au fil des tomes notre complète adhésion. Griffo quant à lui, livre une partition graphique impeccablement adaptée : dynamisante et sans excès. En somme, une excellente série de divertissement, à découvrir sans plus attendre via cette judicieuse intégrale.
