L'histoire :
Au cœur de la capitale britannique, le jeune Nigel Grant, faussaire en art, de génie, discute avec son nouvel associé John Karfeld. Les deux compères se félicitent de leur dernier coup-monté pour un certain Bulldog. L’ambiance est à la rigolade quand soudain John prétexte une quelconque urgence pour s’éclipser. De fait, l’homme a été pris en chasse par une bande d’étranges gentlemen en costumes, chapeaux-melons et cannes à pommeaux roses. Mais la course-poursuite tourne court et, plutôt que de se laisser prendre, l’homme préfère se jeter sous une rame de métro... Sous le choc, Nigel ne comprend pas cette issue. Rapidement, la police s’intéresse naturellement à lui en tant que dernière personne à avoir parlé à la victime. Mais le faussaire ne sait rien. Tout juste sait-il qu’avant de disparaître, son ami lui a confié un pendentif énigmatique en forme de croissant de lune. Lors des obsèques, un mystérieux garçon prénommé Glee aborde Nigel. Il lui affirme avoir connu John, avant de disparaître à son tour sans plus d’explication (…). Bref, l’inspectrice en chef de Scotland Yard ne semble pas la seule à vouloir « serrer » Nigel. La bande de gentlemen en costumes, chapeaux-melons et cannes à pommeaux roses n’a pas hésité à retenir en otage la famille de son meilleur pote Timmy pour lui tendre un piège…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Publiée entre août 2006 et avril 2010, Wisher devait à l’origine courir sur plusieurs cycles. Mais la fin du premier, conclu après 4 tomes à bout de souffle, a sans doute mis en veille une série aujourd’hui proposée en format souple intégral – à prix imbattable – pour l’été. Il est vrai que côté divertissement, l’aventure fantastique imaginée par Sébastien Latour et Giulio De Vita ne manque pas d’attraits et peut agréablement se dévorer tranquillement, allongé sur un coin de serviette de plage, au soleil ! Située au cœur de la capitale britannique, l’intrigue offre d’abord une merveilleuse balade à travers Londres, au détour des places, rues, bâtiments séculaires et nouveaux gratte-ciels futuristes tel le « gherkin » (en français « cornichon »). Ensuite, sans perdre un instant, l’action démarre dès la première planche dans le vif du sujet par un suicide paradoxalement « fécond ». Puisant leur inspiration à la fois dans la réalité contemporaine et les mythologies et légendes de toutes origines, les auteurs enchaînent ensuite les scènes à un rythme incroyable. Les personnages défilent et défient le sens commun : Merlin, Dracula, fées, gobelins, djinns, etc. On ne s’ennuie pas une minute... du moins jusqu’à l’entame du troisième tome. Car quand se précise l’explication finale, l’histoire patine. Les personnages peinent à trouver leur juste place et disparaissent, ou triomphent sans avoir vraiment convaincu. L’exemple le plus criant est sans doute le choix de l’âme sœur du héros, ressortie de nulle part, que les auteurs ont eu visiblement bien du mal à élire. Bref, la conclusion de cette série aux débuts prometteurs déçoit clairement. Et ce n’est pas un second cycle jusqu’ici inexistant qui permettra de redresser la barre. Reste que cette intégrale demeure un bon choix pour ceux qui, prévenus, voudront s’offrir à peu de frais un palpitant moment de lecture...