L'histoire :
De nos jours, un infirmier pour animaux du zoo de Vincennes, s’appelle Adolphe Hitler et il est le sosie du Führer du IIIème Reich. Il aime vraiment beaucoup les animaux, dans toutes les dimensions du verbe « aimer ». C’est-à-dire qu’il a sans cesse envie de leur faire l’amour. Ce qu’il fait ce jour-là dans l’anus du chameau Kamel, qui est soigné pour son aérophagie. Evidemment, c’est le drame un peu plus tard, lorsque Kamel largue une grosse caisse pleine de sperme sur le visage du professeur Moreau (qui est le sosie d’Albert Einstein), le supérieur hiérarchique d’Adolphe. Cette déviance prononcée pour la zoophilie n’empêche pas Adolphe de tenter de trouver l’âme sœur parmi les humains. Il a d’ailleurs donné rendez-vous le soir-même via Tinder à Li Feng, une jolie asiatique, au restaurant. Ils font connaissance autour d’un dîner, puis s’engouffrent vite dans un taxi. D’ailleurs, ils dépassent le cadre des préliminaires dans le taxi, où Li Feng s’emploie à faire une fellation à Adolphe. Elle s’étonne alors qu’il ait une croix gammée tatouée sur le bout du gland. C’est parce que Adolphe est aussi un artiste, et il pratique le body art. Ils rejoignent l’appartement de Li Feng dans une position génito-buccale improbable. Puis Adolphe doit se concentrer très fort en imaginant qu’il baise un loup pour parvenir au bout de l’acte. Ahouuuuuuuu !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre et la croix gammée à la place du trou de bal du chevreuil en couverture sont des indices explicites. La « fureur » de jouir défonce et surclasse d’emblée le point Godwin, et il exploite à fond la veine du politiquement incorrect. En effet, le héros est ici un sosie d’Adolf Hitler et il s’appelle d’ailleurs Adolphe Hitler. Or contrairement à son homologue dictateur des années 30 teutoniques, sa déviance n’a rien à voir avec l’antisémitisme, mais plutôt avec la zoophilie. Hitler baise les animaux, et toutes sortes d’animaux, issus de toutes classifications, qu’ils soient des mammifères, des reptiles, des céphalopodes ou des cétacés… Ainsi chameaux, singes, chiens, dauphins, caméléons, otaries passent à la casserole. Et le pire, c’est que les animaux semblent y prendre du plaisir, car Hitler fait ça bien, avec une véritable tendresse sexuelle et un amour pur pour les bébêtes (d’ailleurs il est vegan). Or à travers le coup de crayon au « réalisme souple » de Félix Kerjean, auteur complet de cette BD Cul complètement foutraque (avec plus de foutre que de hac), tout est visuellement très explicite, souvent en gros plan, sans scrupule. Hé ouais, quitte à faire dans l’innommable et le répugnant, autant y aller à fond. Clairement gratuit, le propos s’arrête essentiellement à cette intention de choquer les âmes prudes et de faire se bidonner les amateurs de second degré qui ont le cœur bien accroché. La fin pousse le bouchon de l’amour débridé à un paroxysme assurément jamais atteint dans aucune fiction.