L'histoire :
Oyez ! En des temps héroïques et médiévaux, trois jeunes girondes doivent se marier, selon le désir de leurs paternels. Nonobstant, Clitandre, Marie-Cyprine et Cunigonde n’en ont point envie, car elles n’y connaissent rien aux choses de l’amour. Alors elles apprennent la broderie en compagnie de dame Gersande, une formatrice qui éveille quelque peu leurs sens. Par exemple, pour broder, il faut commencer par mouiller le fil afin qu’il glisse bien dans le trou (le chas) de l’aiguille. Puis on entre l’aiguille dans le tissu par l’arrière… on le fait entrer, puis sortir, puis re-rentrer, puis ressortir… comme le sexe. Les trois demoiselles avouent leur totale méconnaissance de la chose. Gersande leur explique alors qu’il n’est point besoin d’avoir un mari pour prendre du plaisir. Par exemple, des doigts ou – pourquoi pas – un fuseau de broderie, ça peut faire l’affaire. Mais surtout, dame Gersande les enjoint à se rendre au Hellmouth, un établissement spécialisé dans l’affaire, situé à 20 lieues de là. Avec un bourricot, à travers les vergers, elles devraient y arriver en deux jours. Ni une ni deux, les pucelles s’évadent à l’aube du lendemain en direction du Hellmouth…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce Sacré râââl, au sein de la coquine et décalée collection BD Cul, se présente sous la forme d’une geste de ménestrel. Oyez damoiseaux et gentes dames, la ballade des trois pucelles qui s’en allèrent par monts et par sentes, découvrir les vertus (cachées) des vices (sexuels) ! L’autrice Agathe Halais joue ici la partition de la fausse ingénuité bien maligne. A une époque globalement médiévale, mais sans grande rigueur, trois demoiselles peu farouches quittent leur innocente adolescence pour s’en aller, curieuses, à la rencontre des choses du sexe, avec la plus grande candeur. Elles découvrent ainsi l’arbre à bites (des fruits en forme de verges qu’il faut sucer afin que du bon jus en coule), les poissons avec des têtes en forme de… bites (qui se faufilent par tous les trous) (puis ressortent) (puis re-rentrent) (puis…), mais aussi un représentant de commerce qui, dans des morceaux de bois, taille des… godes (ouf, Jésus peur). Et puis bon, tout le monde baise avec tout le monde, puisque tout le monde est d’accord. Cette fable friponne et porno, jusque ce qu’il faut, se développe à l’aide d’un dessin au crayon à papier (en forme de bite ?) simple et stylisé, avec entrain et sans prétention, pas mal d’humour et de légèreté, en évitant tous les écueils grivois ou crados. Le cul c’est quand même bien sympa quand c’est explicite, consenti, excitant et tendre.