L'histoire :
Le 3 décembre 1877, un messager apporte un pli urgent à James Starr, ancien ingénieur minier à la retraite. Elle provient de Simon Ford, qui fut jadis son contremaître et ami dans la mine écossaise d’Aberfoyle. Celui-ci l’appelle de toute urgence, pour une grande nouvelle. Or à peine a-t-il lu la lettre, que Starr reçoit un second pli annulant bizarrement le précédent. Piqué au vif, et sur les conseils de son majordome, l’ingénieur décide tout de même de se rendre à Aberfoyle. Durant son voyage, il se sent épié par une présence hostile et trouve un message de menaces à son attention. Il est néanmoins chaudement accueilli à la gare de Callander par Harry Ford, le fils de son ami, qui le conduit sur le site de la mine abandonnée. Car les Ford habitent toujours dans les profondeurs de la houillère ! Sur place, le vieil ingénieur doit descendre une trentaine d’échelles vermoulues, à travers un puits humide… mais c’est Harry qui se casse la figure, en raison d’un barreau d’échelle scié ! Il est désormais certain que quelqu’un cherche à empêcher leurs retrouvailles. Starr finit tout de même par arriver au cottage enterré des Ford. Le vieux contremaître annonce alors à Starr avoir déniché un filon de houille et sans doute l’accès vers une nouvelle houillère, qui permettrait de relancer la mine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions « Le sphinx des glaces » se consacrent entre autre à l’adaptation des œuvres méconnues de Jules Verne en BD. Les indes noires n’est effectivement pas le plus connu des romans du célèbre écrivain de la fin du XIXème siècle. L’invraisemblance et le spectaculaire de l’aventure ne sont certes pas en cause, car ils ponctuent généralement les romans de Verne. Néanmoins, un déroulé un brin bancal, le manque d’une ligne directrice forte ainsi qu’une finalité somme toute terre-à-terre (c’est le cas de le dire, s’agissant d’une mine) le réservent à un lectorat de connaisseurs. L’adaptation BD qu’en fait ici Marc Jakubowski, bibliophile et membre de la société Jules Verne, ne magnifient pas ces aventures souterraines – comme pour Le voyage au centre de la Terre, de 13 ans leur aîné – au-dessus de leur niveau d’origine. Lancés dans une quête minière, à la recherche d’une houillère fructueuse, nos héros se trouvent confrontés à un ennemi patient et insaisissable. Le plus fantastique de l’aventure se situe dans l’édification d’une ville enterrée dans une grotte démesurée, située sous un lac, offrant des paysages souterrains improbables et pittoresques. En marge des canons lissés du 9ème art commercial, Erick Ruckstuhl montre quant à lui un réel talent graphique, qui y gagnerait à s’exhiber au sein de cases moins chargées… et à travailler perspectives et proportions.