L'histoire :
L’enfant guigne : Histoire tragique de Charlotte Sofia, fillette née dans une famille aimante et fortunée, qui connut un destin horrible. Sa déchéance commença lorsque sa mère apprit la mort de son père, tué par des indigènes en Afrique. Ce n’était que le début…
Les enfants fichus : un abécédaires d’enfants sur le point de connaître une mort abominable.
L’aile Ouest : Il se basse des choses étranges et fantomatiques, dans cette aile Ouest un peu abandonnée, où l’on ne croise pas grand-monde à part… des créatures étranges.
Total zoo : Encore un abécédaire, contenant des animaux chimériques qui ont tous la particularité de se confondre avec un élément de décor.
Le couple détestable : Dès l’âge de 5 ans, Harold Snedleigh écrasait des petits animaux avec des pierres. La même année, Mona Gritch naissait d’un couple d’ivrognes. Avant de se connaître, ces deux-là commettait de petits méfaits mesquins en douce, chacun de leur côté. Après qu’ils se soient rencontrés, ils purent passer au grand œuvre en commun de leur vie : trucider des enfants. Une activité qui leur sera fatale…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si vous aimez la joie de vivre, les feel-good récits, l’eau de rose et les couleurs… passez immédiatement votre chemin ! Car l’œuvre ici éditée d’Edward Gorey est précisément concentrée sur l’opposé : ce qui est austère, lugubre, morbide et si possible avec des enfants morts (ou presque). Et oui, néanmoins, malgré tout, nonobstant, il existe une forme de poésie qui émane de ce genre de thématique obsessionnelle, issue d’une personnalité qui a vraisemblablement connu quelques soucis dans son enfance. Pour vous en convaincre, l’éditeur affirme en préface que Tim Burton et Terry Gilliam clament le génie de cet écrivain-dessinateur américain du XXème siècle, lors d’une longue préface essentielle pour mieux cerner son œuvre. Cinq récits – dont deux abécédaires – sont contenus dans ce petit ouvrage souple et carré, en noir et blanc. Trois d’entre eux se consacrent à la mort sadique d’enfants… les deux restants sont juste glauques. Si le lecteur-trice parvient à mettre entre parenthèse son âme pater-maternelle, il faut avouer que le détachement avec lequel Gorey lui balance sa misanthropie à la face est fascinant. Au cours des deux récits (L’enfant guigne et Le couple détestable), l’incongruité des évènements confine même parfois à l’humour absurde. Les amateurs de noirceur apprécieront !